«Diffamation envers le président»
Pendant le confinement, des affaires avaient défrayé la chronique : des habitantes de Toulouse convoquées au commissariat pour avoir simplement affiché une banderole sur leur domicile : «Macronavirus, à quand la fin ?». Dans les jours suivant, une répression du même genre, pour des banderoles aux fenêtres, avait lieu dans plusieurs villes, notamment à Caen ou Marseille. Des opérations aussi grotesques qu’inquiétantes.
Ce délire répressif ne s’arrête pas. Dans un village du Jura, un habitant a été convoqué au poste pour avoir affiché une banderole sur son garage. Il raconte : «J’ai posé une banderole à la fin du confinement, le dimanche 26 avril, en soutien à cette dame de Toulouse. Ici c’est un mini village où on est 52 habitants». Mais deux jours après, la gendarmerie le convoque. Dans ce commissariat, «ils doivent être maximum 10 gendarmes et n’ont jamais vu 1 seul Gilet Jaune»…
Plusieurs semaines s’écoulent. Au beau milieu de l’été, cet habitant reçoit une convocation «devant le délégué du procureur» pour «diffamation envers le président de la république». Il écopera le 11 août, très probablement d’un rappel à la loi et d’une amende…
Ce n’est pas tant la hauteur de la peine qui doit nous alarmer, mais les moyens de surveillance et de harcèlement mis en œuvre, même au fin fond de la campagne jurassienne, pour empêcher toute expression critique à l’égard du pouvoir.
Sur l’ensemble du territoire, des agents arrêtent ou convoquent des gens qui n’ont fait que s’exprimer depuis chez eux. Des procédures sont lancées. Des magistrats sanctionnent. Toute une chaîne d’individus appliquent une répression kafkaïenne contre des gestes totalement anodins. Laisser passer, dire que ce n’est pas si grave, c’est laisser la porte ouverte aux dérives autoritaires. Aujourd’hui contre des banderoles, et demain ?
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