Deux à trois tonnes de tomates invendues ont été retrouvées par un promeneur en périphérie de Nantes. Lors d’une balade dominicale au sud de Nantes, un homme a découvert au détour d’un talus, un tapis de tomates, rouges, bien mûres et en majorité consommables sur la commune de Haute-Goulaine. La cause de ce gros gaspillage de nourriture ? «La surproduction et un ralentissement de la consommation» selon le producteur. En langage concret : la Loi du Marché. Il était plus rentable de détruire ces tomates.
Le producteur explique à France 3 que plusieurs remorques entières de tomates ont été détruites alors qu’elles n’étaient pas abîmées : «Il y a une surproduction momentanée de tomates et le marché s’est affaissé […] on nous demande d’arrêter de conditionner ces produits-là. […] Quand les coopératives ont des stocks énormes et qu’ils savent qu’ils risquent d’en détruire une partie ou de les brader, ils demandent à la production d’arrêter de conditionner. Malheureusement, les tomates sont mûres, elles sont belles mais on est obligé de les couper sinon on porte préjudice à nos futures récoltes». Plutôt que de «brader» la nourriture déjà produite, ou même de la donner aux gens dans le besoin, la Loi du marché préfère la détruire. Le cultivateur ajoute : «c’est le monde actuel, on aimerait tous lutter contre le gaspillage» avant d’évoquer une autre raison aussi absurde «cette année, les particuliers ont beaucoup plus jardiné en raison du confinement». Comme s’il n’y avait pas des milliers de familles sans jardin et dans le besoin dans l’agglomération nantaise.
Ce gaspillage fait partie d’un système global. Quelques chiffres : chaque année dans le monde, c’est 1,3 milliard de tonnes de nourriture qui sont jetées ou perdues, ce qui correspond à 1/3 des aliments produits sur la planète. Un aliment sur trois produit dans le monde est jeté ! Alors que des millions de personnes meurent de faim.
En Europe, les pertes et gaspillages alimentaires du producteur au consommateur se situent entre 95 et 115 kg par personne et par an. Avec ce que l’Europe jette chaque année à elle seule, on pourrait nourrir 1 milliard de personnes, soit l’intégralité des personnes qui souffrent de malnutrition dans le monde.
La famine et la malnutrition sont des choix politiques et économiques. Derrière la destruction de tonnes de tomates à Nantes, combien de cas similaires ailleurs, alors que les inégalités se creusent et que beaucoup de personnes n’ont pas accès à des repas équilibrés.
Nous produisons suffisamment pour nourrir tout le monde sans avoir à polluer ni détruire d’avantage la nature, mais la logique du profit repose sur un système aussi absurde que mortifère.
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