Le 3 juillet 2018, à Nantes, dans le quartier du Breil, le jeune Aboubacar était abattu par un CRS d’une balle dans le cou. Le crime, couvert d’abord par des mensonges du corps policier, avait déclenché une révolte de très grande ampleur dans les quartiers de Nantes. Deux ans ont passé, le CRS a repris le travail, et aucune sanction n’a eu lieu.
Demain, 25 septembre 2020, la justice organise la « reconstitution du meurtre d’Aboubacar Fofana ». Il a fallu deux ans et deux mois pour ce premier acte de procédure. Plus étonnant, cette reconstitution aura lieu « à huit clos, dans un lieu secret », alors qu’habituellement, elles se déroulent sur les lieux des faits. Le collectif Breil Jeunesse Solidarité exprime son désarroi et son incompréhension : « le Breil serait visiblement une zone jugée trop dangereuse pour que la reconstitution se fasse sur les lieux du crime ! Une zone tellement dangereuse que l’on peut s’y promener sans avoir le moindre problème avec qui que ce soit ! On se fiche franchement de nous ! Et on peut ajouter que la police vient régulièrement dans le quartier donc cet argument sécuritaire ne tient pas du tout. »
Le collectif ajoute : « encore une fois nous pensons que cette reconstitution est en faveur du policier incriminé et des collègues complices qui ont menti et couvert leurs collègues.
Bref on garde espoir malgré tout. »
Depuis la mort d’Aboubacar, Steve est décédé le soir de la fête de la musique lors d’une attaque policière, des dizaines de personnes ont été violentées dans les quartiers et les manifestations. Il ne peut y avoir de paix sans justice.