Elles ne font pas la Une des médias mais les grèves sont nombreuses en cette rentrée, en France et dans le pays nantais en particulier. Aperçu des luttes en cours :
LA POSTE
Les postiers et postières des centres courriers de Chauvé et Paimboeuf, à l’ouest de Nantes, sont en grève depuis 5 jours pour réclamer des moyens dignes. Tous les matins, des piquets de grève sont organisés devant les centres. Mardi, la direction a reçu les grévistes pour leur faire un bout de proposition, mais il y avait déjà un recul «entre la déclaration orale faite lors de l’audience et le résultat écrit». La mobilisation réclame notamment des embauches pour soulager les équipes.
Pour casser la grève, la direction fait appel à des forces de travail extérieures dans toute la région, quitte à pénaliser leurs équipes d’origine. La grève est reconduite à l’unanimité chaque matin et les grévistes apprécieraient du soutien.
LE PORT
Vendredi 25 septembre, une grève était en cours chez les métallos du port de Nantes, dans l’entreprise Descours et Cabaud. Les ouvriers ont décidé de ne plus charger ou décharger les poutrelles et tubes métalliques. Julien, représentant CGT explique : «On ne demande pas d’argent, mais des embauches. Les gars sont fatigués, on fait plein de tâches pénibles toute la journée. On exige aussi le départ du directeur du site qui est arrivé il y a peu». Depuis des années, cette entreprise connaît des mouvements de grèves à cause de conditions de travail indignes, dangereuses, et des salaires de misère. Parfois, la lutte paie : «on a eu des revalorisations de salaires et de gros efforts ont été faits sur la sécurité Mais depuis cet été, l’organisation du travail est catastrophique».
RAFFINERIE
La raffinerie de Donges, dans l’Estuaire, a entamé son arrêt vendredi dernier, en raison d’un appel à la grève. La direction venait de présenter aux travailleurs un plan pour licencier plus de 60 personnes pour «moderniser le site». Les 150 personnes de la production ont voté l’arrêt progressif des unités à 5 heures du matin. La direction et les syndicats sont en discussion.
La mise à l’arrêt d’une raffinerie est une procédure lourde qui s’étend sur plusieurs jours. Ailleurs en France, la raffinerie de Grandpuits va être fermée prochainement, avec 150 licenciements à la clef.
CLINIQUE PSYCHIATRIQUE
C’est une clinique psychiatrique située dans le centre de Nantes : la clinique du Parc. Les soignantes et soignants réclament une augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail. La grève dure depuis plus de 10 jours. Le personnel ne lâche rien. Des banderoles et des rassemblements ont lieu tous les jours devant l’établissement.
Les cliniques psychiatriques ont subi un afflux considérable de patients depuis le confinement, elles sont les grandes oubliées des politiques, alors qu’elles offrent des soins plus qu’essentiels. Les infirmières gagnent autour de 1300€ par mois. La direction fait la sourde oreille.
AMBULANCES
Dans le cadre d’un mouvement de grève national, deux journées d’actions ont eu lieu les 23 et 24 septembre chez les ambulanciers nantais. «Nous souhaitons que notre profession soit reconnue par le ministère de la Santé et non des transports. Nous nous mobilisons aussi pour nos conditions de travail. La situation se dégrade au fil du temps. Par ailleurs, 80% des ambulanciers n’ont pas touché la prime Covid-19 promise par le gouvernement», énumère une syndicaliste.
LYCÉES
Dans les lycées, la colère gronde également sourdement, à la fois du côté du personnel qui manque du moyen et chez les élèves confrontés à des situations très singulières et au harcèlement d’un gouvernement rétrograde.
Les luttes sont nombreuses, le dégoût des politiques néolibérales est général, mais les grèves restent sages et isolées. En tout cas, trop pour faire plier les patrons et les politiques. L’explosion incontrôlable et irrécupérable qui a eu lieu au début du mouvement des Gilets Jaunes avait fait vaciller le pouvoir, si une mobilisation du même type se conjuguait à un arrêt de l’économie par la grève, tout serait possible.