Saint-Nazaire : 6 mois de sursis pour le militant du Village du Peuple


Un militant de Donges condamné pour l’exemple. Il avait déjà été très gravement blessé par la police pendant les Gilets Jaunes.


Le 12 octobre avait lieu le procès d’un habitant du Village du Peuple. Le lundi 7 septembre un blocage du chantier de terrassement des 60 hectares de terres et bois humides était réalisé. 2 jours plus tard, des perquisitions lourdement armées avaient lieu dont une au Village du Peuple.

Un militant est alors interpellé, placé en garde à vue 48h puis déféré en comparution immédiate lors de laquelle il demandera un délai. Les faits reprochés sont ridicules comparativement au dispositif déployé lors des perquisitions : hélicoptère et gendarme du PSIG en nombre.

Lors du procès, le tribunal de Saint-Nazaire est «bunkérisé» en raison des craintes lié à un appel à rassemblement, pourtant pacifique. Un premier rassemblement avait en effet eu lieu le matin pour un militant de la CGT accusé d’avoir à lui seul bloqué des trains. Dure période pour l’institution judiciaire qui pouvait ajouter à la liste des désagréments une panne électrique généralisée empêchant la consultation des pièces vidéos du dossier.

C’est dans une ambiance particulière et quelque peu électrique que commence donc le procès qui, du coup, se tient à huit clos. Le militant accusé assume les faits : sa présence au blocage ainsi que le jet d’une pierre retombée au sol et n’ayant atteint aucun objectif humain ou matériel, en vue de dissuader 3 fourgons de gendarmerie qui menaçaient de charger les bloqueurs-écologistes.

S’ensuit un échange avec le tribunal quant au bien-fondé du mouvement d’opposition à la création d’une zone industrielle à Donges, aux risques industriels déjà existants au milieu des 8 sites SEVESO «Seuil haut» que compte l’agglomération, à l’état déjà sinistré par l’industrie des terres de la commune, à l’entêtement de la majorité du conseil municipal à accepter de nouvelles entreprises dérogeant aux normes de sécurité etc. Le simple jet d’une pierre retombée au sol apparaît alors bien peu de chose, au regard de l’inconscience et des risques que font porter à la région la CARENE.

La procureure, comme à son habitude, ne faiblira, en demandant pas moins de 8 mois d’emprisonnement, dont 3 mois ferme ! Une peine énorme pour des faits portant à si peu de conséquences. Elle demandera aussi le prolongement de l’interdiction de paraître sur le territoire de Donges pour 2 ans.

Le dossier est assez mal ficelé. L’avocat du «villageois» démontrera qu’il apparaît nettement qu’on a cherché à fabriquer un «meneur» pour ainsi pouvoir l’écarter du territoire et qu’aucune preuve tangible de réelle «dégradations ou violences» ne peut-être apportée. Le dossier de l’accusé présente un projet d’installation agricole en cours sur le territoire de Donges, avec la reprise potentielle d’une ferme existante.

Le tribunal relaxe finalement le militant concernant les «dégradations», confirmant ainsi la thèse d’un jet de pierre n’ayant touché rien ni personne. En revanche il le condamnera pour «violences» avec une peine de 6 mois de sursis. Moins que ce que demandait le parquet, mais une peine énorme au vu des faits reprochés. Le «villageois» avait lui-même été victime d’une balle de LBD en 2018 à Nantes, qui avait occasionné une longue hospitalisation. Sa plainte contre les forces de l’ordre avait été classée sans suite…

Une victoire tout de même : l’interdiction de paraître à Donges est levée. Après 1 mois d’exil notre camarade pourra retrouver Donges, le Village et l’ambiance qui l’anime. La lutte continue pour la sauvegarde de l’estuaire.


Le Village du peuple

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