«C’est la police, la gendarmerie, les forces de l’ordre qui font la loi dans notre pays»
Gérald Darmanin, 16 aout 2020
«Si les journalistes couvrent des manifestations […] ils doivent se rapprocher des autorités, en l’occurrence du préfet […] pour être protégés»
Gérald Darmanin, 18 novembre 2020
Ces deux déclarations sont faites par un ministre de l’Intérieur à quelques semaines d’écart. La première cet été, devant des gendarmes de Saint-Dizier. La deuxième après que plusieurs journalistes aient été tabassés, arrêtés et intimidés lors d’une manifestation à Paris.
Ces mots sont limpides : l’État français assume au grand jour son caractère mafieux. Le gouvernement ne fait même plus semblant, il ne s’embarrasse plus des apparences d’une fiction de «République» ou de «démocratie». Lorsqu’un ministre affirme que les journalistes doivent «se rapprocher des autorités» pour ne pas être tabassés, c’est un chantage pur et simple. Des policiers terrorisent quelques journalistes, puis leur chef couvre leurs actes, et prévient que si les journaliste ne restent pas dociles, ils subiront tous le même sort.
Notez bien l’usage du mot «protégé», il est important et lourd de sous-entendus, comme lorsque la mafia rackette des habitants en échange d’une «protection». De même, quand ce ministre affirme que la police «fait la loi» dans le pays, c’est la reconnaissance sans aucune ambiguïté du Régime policier en vigueur. Et tout ça se passe en France, en 2020, à la vue de tous.
Guy Debord écrivait fort justement en 1988 : «On se trompe chaque fois que l’on veut expliquer quelque chose en opposant la Mafia à l’État : ils ne sont jamais en rivalité. La Mafia n’est pas étrangère dans ce monde ; elle y est parfaitement chez elle».
Nous y sommes. Un clan monopolise le pouvoir, protégé par une milice privée qui a carte blanche
La déclaration de Darmanin : https://twitter.com/LinePress/status/1329077128722149376