Avec la “loi de sécurité globale” : prison ferme pour des fumigènes !


Un article extrêmement répressif contre la “pyrotechnie”


Dans toutes les manifestations syndicales, les cortèges de pompiers, lors des matchs de foot, dans les cortèges lycéens, dans certaines fêtes de rue, dans les clips de musique et même dans un cadre privé : ils sont là. Les fameux fumigènes rouges, les incontournables de toute photo de manif, de tout rassemblement de supporters. Avec la «loi de sécurité globale», la simple possession d’un tel objet pourra vous envoyer derrière les barreaux.

On a beaucoup parlé des différents articles de cette loi, qui est en réalité une batterie de mesures dictatoriales : interdiction de filmer la police, plus de pouvoirs à la sécurité privée et aux polices municipales, militarisation accrue des policiers nationaux, drones, reconnaissance faciale… Mais l’Article 30 est passé inaperçu. Il est pourtant, lui aussi, très inquiétant.

Cet article prévoit 6 mois d’emprisonnement et 7500€ d’amendes pour le fait «d’acquérir, détenir, manipuler ou utiliser des articles pyrotechniques sans posséder les connaissances techniques», ou pour celles et ceux qui «mettent à disposition des articles pyrotechniques à des personnes ne disposant pas des connaissances techniques particulières». Magasins de farces et attrapes, marins qui donnent de vieux fumis, etc. Et les peines sont alourdies à un an de prison si «les infractions sont commises au moyen d’un réseau de communication électronique».

Les termes sont volontairement vagues pour taper large. Concrètement, c’est la possibilité pour la police de jeter en cellule et d’envoyer au tribunal n’importe quel lycéen qui a un fumi dans son sac, n’importe quel syndicaliste ou Gilet Jaune avec son fumigène, n’importe quel jeune pris dans un quartier avec un feu d’artifice, n’importe quel supporter… On imagine facilement, à cause de cette loi, des convocations au commissariat bien après les manifs, pour une personne photographiée avec un fumigène. La CGT a du soucis à se faire. Ne parlons même pas de celles et ceux qui aiment les feux d’artifice en manif !

Ce délit de «port d’engin pyrotechnique» pourra être l’occasion de harceler des responsables syndicaux ou des manifestants lambda contre qui on ne trouve rien à reprocher. On imagine aussi des peines s’alourdir si la police découvre un fumigène ou un pétard chez vous. Bref, un grand nombre de personnes qui ont déjà fait une manif sont concernées. Les supporters et les habitants des quartiers, qui font les frais d’une forte répression anti «pyrotechnie» depuis un certain temps, également.

Cet article 30, comme tous les autres, est à jeter. La «loi de sécurité globale» est une offensive généralisée pour frapper toutes celles et ceux qui vivent encore un peu dans ce pays, et pour donner les pleins pouvoir à la police. Il faut absolument obtenir son retrait total et inconditionnel.

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