Violences policières, manifestations, « séparatisme » : le palmarès de Darmanin
Le gouvernement qui prétend «lutter contre les fake news» est en fait le principal pourvoyeur de mensonges. En quelques semaines seulement, le premier flic de France Gérald Darmanin a envoyé des rafales de fausses informations dans les médias et dans les instances les plus officielles. Les voici :
30 NOVEMBRE
En plein scandale sur le tabassage raciste du producteur de musique Michel Zecler, Darmanin est auditionné à l’Assemblée Nationale. Le ministre de l’Intérieur assure que les policiers et la préfecture n’avaient pas de vidéos avant la diffusion du média Loopsider. C’est faux. Les policiers avaient les images dès le lendemain des faits, et le parquet n’a ouvert une enquête qu’une fois les images diffusées sur les réseaux sociaux.
30 NOVEMBRE TOUJOURS
Le même jour, toujours à l’Assemblée, Darmanin est questionné sur le chef de CRS qui arborait des symboles nazis. Il assure : «L’un de mes premiers gestes en tant que ministre de l’Intérieur a été de ne pas garder dans la police un agent qui avait porté un écusson qui rappelait le IIIe Reich». C’est faux, le nostalgique d’Hitler avait seulement vu sa promotion bloquée.
9 DÉCEMBRE
Lors d’une audition, le ministre rend hommage à un policier décédé en Seine-et-Marne, et affirme qu’il a été «percuté» par un chauffard. C’est faux, le policier a été fauché par une voiture de la BAC.
12 DÉCEMBRE
Darmanin tweete : «Ce matin, en conseil municipal de Tourcoing, promesse tenue : les 20.000 euros qui représentent les indemnités de maire non touchées, seront bien versées à la SPA pour aider les animaux abandonnés dans cette période difficile». Sauf que Darmanin ne pouvait toucher ses indemnités de maire car le cumul des mandats est interdit, et que seul le conseil municipal peut en choisir l’affectation. La presse par d’un «beau tour de passe-passe».
13 DÉCEMBRE
Suite à une manifestation contre la loi « Sécurité globale » férocement réprimée à Paris, Darmanin se félicite de l’arrestation de «142 individus ultra-violents», chiffres repris en cœur par les médias dominants. En réalité, Médiapart révèle que l’immense majorité des manifestants ont été relâchés sans poursuites après une nuit en cellule : arrêtés pour rien, pour l’exemple. La poignée de poursuites engagées est due à l’acharnement judiciaire. Les seuls individus ultra-violents étaient en fait les policiers eux-mêmes.
16 DÉCEMBRE
Le premier flic de France prétend que la CNIL – Commission nationale de l’informatique et des libertés – a émis un «avis favorable» à son projet de fichage de la population selon les opinions politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales. Totalement faux.
16 DÉCEMBRE
Darmanin évoque le chiffre de «200.000 mariages forcés par an en France» pour évoquer le «séparatisme». Un chiffre qui ne repose sur aucune source. Il y a eu 221.000 mariages de personne de sexe différent en tout en 2019 selon INSEE.
16 DÉCEMBRE
Il déclare : «Je reçois ce vendredi l’intégralité des syndicats de police afin de travailler ensemble sur les solutions pour améliorer le quotidien de celles et ceux qui protègent nos concitoyens». En réalité, il n’a reçu que les syndicats situés à l’extrême droite.
26 DÉCEMBRE
Darmanin invente une agression qui aurait été commise à Belfort contre un jeune fils de policier parce qu’il aurait «fêté Noël et ne serait pas un « bon arabe »». Il utilise cette information pour une diatribe contre le «séparatisme». Sauf que le procureur chargé de l’affaire précise que le fait d’être un fils de policier n’est pas à l’origine des violences et que l’origine religieuse du différend n’est pas établie.
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