Le gendarme avait percuté des Gilets Jaunes en voiture : peine symbolique à Rouen

Le 19 février 2019, vers 16h30, lors de l’Acte 14 des Gilets Jaunes à Rouen, un automobiliste fonce dans le cortège et fauche quatre manifestants. «Il a mis un grand coup d’accélérateur et là, boum» se souvient un témoin qui explique : «Quand je les ai vus, inconscients, par terre, je me suis dis : “Il les a tués”». Le chauffard est arrêté pour «violences volontaires aggravées»… et ressort libre quelques heures après. Il est gendarme. Les blessures causées sont graves : ligaments arrachés, traumatismes, clavicule et coccyx fracturés… Après presque deux ans d’attente, le gendarme était finalement jugé. Le verdict est tombé hier : 3 mois de sursis. Une peine quasiment inexistante, pour un acte qui aurait été qualifié de tentative d’homicide s’il était commis par n’importe quelle personne lambda.

Le 5 janvier 2019, à Paris, les Gilets Jaunes défilent aux abords de bâtiments officiels dans la capitale. Dans une ambiance de révolte et d’euphorie, un chariot élévateur est démarré. Le cortège se trouve devant le ministère de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement. La porte du bâtiment est abîmée par le chariot, sous les acclamations. Le ministre, effrayé, est évacué. Rien d’autre : des dégâts matériels dérisoires au regard des mutilations subies les semaines précédentes. Fin novembre 2020, la justice a la main lourde pour punir les personnes qui ont osé défier le gouvernement : 18 mois d’emprisonnement, dont neuf mois avec sursis probatoire pour un homme âgé de 25 ans, qui devra en plus payer une somme colossale avec son maigre salaire. Un autre écope de 8 mois de sursis.


D’un côté, des dégâts humains graves commis par un gendarme, de l’autre une dégradation symbolique par des manifestants. Une peine dérisoire pour le premier, une peine exemplaire pour les seconds. Justice de classe, encore et toujours.


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