Ces derniers jours, chaque soir, malgré le coure-feu, des dizaines de personnes se réunissent dans plusieurs villes de Tunisie et allument des barricades. Des affrontements réguliers ont lieu avec la police, qui tire des grenades lacrymogènes. Les émeutiers sont des jeunes des quartiers pauvres.
Ces protestations spontanées sont liées au contexte de crise sociale et sanitaire, contre le gouvernement, mais contre les violences policières. Dans la ville de Siliana, c’est la vidéo d’un berger frappé par la police qui a déclenché la colère.
La police tunisienne a arrêté plus de 600 personnes. L’armée a été déployée en renfort pour protéger les bâtiments publics dans les régions où les émeutes ont été les plus violentes. Ces images rappellent évidemment celles de la Révolution Tunisienne démarrée il y a exactement 10 ans. En janvier 2011, la population s’était soulevée suite au geste désespéré d’un vendeur ambulant humilié par la police. La dictature tunisienne avait chuté, et tout le monde arabe s’était embrasé.