La Russie se soulève


Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier, samedi 23 janvier, dans de nombreuses villes de Russie. Une mobilisation inédite depuis longtemps, dans un pays dirigé par l’autocrate Vladimir Poutine et une poignée d’oligarques.


L’arrestation de l’opposant Alexeï Navalny et une vidéo révélant l’ampleur de la corruption du gouvernement Poutine a attisé la mobilisation. Mais cet événement survient après de longues années de répression politique systématique, d’assassinats de journalistes, d’enlèvements…

Comme souvent, le gouvernement a organisé des rafles d’opposants. Plus de 3000 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre et une femme gravement blessée. Mais à de nombreuses reprises, les OMON – équivalent des CRS – ont été mis en difficulté. Les images, rarissimes, de manifestants ripostant courageusement et à mains nues aux agents anti-émeutes témoignent de l’ampleur de l’exaspération.

À Moscou la voiture d’un officiel du FSB – la police politique intérieure du régime – a été bloquée par les manifestants qui lui ont lancé des boules de neige. De nombreuses batailles de neiges contre la police ont eu lieu. Des manifestants ont joué au foot avec le casque d’un policier.

Alexeï Navalny est le héros de l’Occident, un centriste libéral qui n’incarne aucun espoir révolutionnaire. En revanche, cette mobilisation populaire amorce peut-être un tournant contre le Régime autoritaire qui verrouille le pays depuis 20 ans. Ces dernières semaines des anarchistes russes ont à nouveau été très gravement réprimés, et pour certains envoyés dans des «colonies pénitentiaires» en Sibérie. La résistance contre Poutine vient rejoindre la constellation de soulèvements mondiaux contre des gouvernants haïssables.

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