Jeudi 28 janvier, un rappeur catalan, Pablo Hasel a été condamné à 9 mois ferme et 30.000€ d’amende pour les délits d’ «apologie du terrorisme», et d’ «injures et calomnies envers la monarchie et les forces de sécurité de l’État» pour ses chansons. Les autorités lui ont laissé 10 jours pour se rendre de lui même et être mis en cellule, tous ses recours étant épuisés. Il avait jusqu’à ce dimanche 7 février pour se livrer.
Concrètement, la Justice punit Pablo Hasel pour des tweets et deux chansons qui dénoncent la corruption du Roi d’Espagne Juan Carlos. Une corruption avérée puisque l’héritier de la famille Bourbon a quitté l’Espagne. Chez nos voisins, s’en prendre à la monarchie est encore un crime passible de prison, un héritage de la dictature franquiste. L’Espagne est le seul pays de l’Union Européenne où tous les juges du Tribunal Suprême et de l’Audience Nationale sont directement nommés par le gouvernement. Ce rappeur avait d’ailleurs déjà été jugé pour des charges similaires en 2011, 2014 et 2017.
Contre cette répression, et pour la liberté d’expression, des actions et manifestations ont été organisées en Catalogne. Depuis le verdict final, de nombreux collectifs antifascistes et anticapitalistes ont appelé à la mobilisation pour empêcher son entrée en prison. Des affrontements ont eu lieu à Barcelone. Pablo Hasel a annoncé qu’il ne se rendrait pas volontairement en prison et ne demandera pas de grâce. S’il est détenu, il sera le premier rappeur emprisonné pour des paroles en Europe. Partout, des nuages sombres planent sur les liberté, les Régimes policiers se durcissent.
Pour suivre l’actualité sur la situation du rappeur, nous conseillons vivement de suivre son compte Twitter (@PabloHasel)