Haïti est une République des Antilles, un pays issu de la première Révolution Noire victorieuse contre les colons français et les esclavagistes en 1804. Depuis, ce petit pays appauvri subit la domination des différentes puissances voisines, et une série de dictatures féroces. Aujourd’hui, Haïti est secouée par de nouvelles révoltes populaires.
Un appel à une marche blanche était annoncée pour le 14 février dans la capitale et les grandes villes du pays sur les réseaux sociaux après plusieurs semaines de mobilisation. Ce dimanche, plus d’une centaine de milliers de personnes ont déferlé à Port-au-Prince contre les velléités de dictature du président en place, Jovenel Moïse, qui refuse de quitter le pouvoir malgré la fin de son mandat. Depuis le début de son investiture, sur fond de scandales de détournements d’argent et d’un règne présidentiel placé sous l’égide de l’impérialisme américain, le gouvernement est contesté dans les rues.
Les dernières réformes consistant à renforcer son pouvoir, ont mis le l’huile sur le feu, dans un climat de défiance extrême du mouvement ouvrier et de la jeunesse à l’égard d’un pouvoir corrompu. Ces derniers jours, grève générale, manifestations massives et affrontements ont émaillé l’actualité, et mis en mouvement des milliers de protestataires dans la capitale et dans d’autres villes.
Face à la brutalité policière qui ne cesse de s’intensifier, des barricades et des voitures sont régulièrement incendiées. Des jets de projectiles répondent aux tirs à balles réelles et à l’usage massif de gaz lacrymogène des militaires. Des journalistes ont été pris pour cible par des tirs de balles en caoutchouc. Depuis le début de l’année, plusieurs manifestants ont été tués. La presse fait aussi état de nombreux blessés.
Dans une situation difficile, le Régime en place qui compte plus que jamais sur l’armée pour se maintenir au pouvoir s’est assuré de son soutien. L’opposition tente de canaliser la contestation en dialoguant avec les autorités, et jouant le rôle de subordonné du pouvoir pour défendre en dernière instance le Régime. Face à la répression croissante, il y a urgence pour les masses populaires et la jeunesse à développer des organes d’auto-organisation pour décider en toute autonomie de la suite à donner à la mobilisation et espérer une éventuelle victoire.
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