«Restriction de libertés», «Régime illibéral», «démocratie imparfaite» et violences policières
UTILISATION DE LA PANDÉMIE POUR LIMITER LES LIBERTÉS
Lundi, Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déploré que l’épidémie de Covid-19 soit utilisée par certains pays pour limiter les libertés. «Brandissant la pandémie comme prétexte, les autorités de certains pays ont pris des mesures de sécurité sévères et des mesures d’urgence pour réprimer les voix dissonantes, abolir les libertés les plus fondamentales, faire taire les médias indépendants et entraver le travail des organisations non gouvernementales», a regretté le chef de l’ONU dans son discours annuel devant le Conseil des droits de l’homme (CDH). L’ONU ne précise pas si la France fait partie de ces pays, même si elle coche toutes les cases cités par le chef de l’ONU. Achats massifs de drones et d’armes répressives, suspension des libertés fondamentales, explosion du nombre de tués par la police, mesures impopulaires imposées pendant le confinement lorsque la contestation est impossible… Impossible de ne pas y voir une allusion à la France.
«DÉMOCRATIE DÉFAILLANTE»
Quelques jours plus tôt, une étude de The Economist faisait le même constat : «la pandémie de coronavirus a provoqué un énorme recul des libertés démocratiques, conduisant le score moyen de l’indice à son plus bas niveau historique». Mais cette fois ci, la France est explicitement visée. Dans son classement des pays «démocratiques», la France arrive à la 24e place sur 167 pays. Elle est ainsi reléguée dans la catégorie des «démocraties défaillantes» avec un indice de démocratie s’élevant à 7,99 sur 10, contre 8,12 l’année dernière. Une forte baisse. Cet indice est calculé depuis 2006 en fonction de cinq critères : le processus électoral et pluralisme, libertés civiques, fonctionnement du gouvernement, participation politique et culture politique. Pour les chercheurs du groupe britannique, la France a perdu des points en raison des «restrictions de la liberté de déplacement» au travers de «plusieurs confinements et des couvre-feux nationaux», écrivent-ils dans leur rapport. Avec un résultat mondial de 5,37, c’est «la pire moyenne mondiale depuis la création de l’indice en 2006».
VIOLENCES POLICIÈRES DÉNONCÉES À L’ONU
Ce n’est pas la première fois qu’une instance internationale comme l’ONU met en cause la France. En mars 2019, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU réclamait une «enquête approfondie sur les violences policières qui se sont produites pendant les manifestations des Gilets Jaunes. Pour cette porte parole, les Gilets Jaunes manifestent contre leur exclusion des droits économiques et de (leur) participation aux affaires publiques» et ont fait face à un «usage excessif de la force» Dans le même rapport, l’ONU dénonçait la répression violente des manifestations au Soudan, au Zimbabwe et en Haïti, marquées par «un usage violent et excessif de la force, par des détentions arbitraires, des tortures et même selon certaines informations des exécutions extra-judiciaires».
OBSESSION CONTRE L’ISLAM
Le déchaînement raciste organisé par le gouvernement contre les musulman-es et celles et ceux qui les soutiennent fait parler au delà de nos frontières. «Séparatisme», «islamo-gauchisme»… Macron fait du Le Pen, et la presse américaine en parle. Le journal Le Washington Post revient longuement sur la campagne du gouvernement contre le prétendu islamo-gauchisme. Après avoir montré la vacuité de ce concept et décrit la situation politique délétère en France, en particulier l’offensive contre le monde universitaire, le journal écrit que cette opération illustre «une guerre des cultures qui se répercute également dans d’autres parties du monde. Des gouvernements illibéraux et nationalistes, de la Hongrie à la Turquie en passant par l’Inde, ont pris pour cible certaines institutions universitaires et, dans certains cas, ont instauré des régimes de censure. Aux États-Unis, la droite politique a passé des années à s’en prendre à la gauche intellectuelle. La colère contre l' »islamo-gauchisme » est peut-être une préoccupation explicitement française, mais on peut déjà l’entendre implicitement dans la conversation américaine, avec les discours alarmistes sur les invasions de réfugiés aux frontières». Bref, Macron mis sur le même plan que des Régimes autoritaires comme la Hongrie, et au même niveau que les milieux Trumpistes. Brillant tableau.
Macron n’a jamais été un «barrage à l’extrême droite», l’histoire retiendra même qu’il a été une autoroute vers le fascisme.
Sources :