Georges Ibrahim Abdallah : prisonnier politique depuis 37 ans en France


Emprisonné en 1984 en collaboration avec le Mossad, condamné par des magistrats corrompus sur un scénario monté de toutes pièces, il est officiellement libérable depuis 1999 mais maintenu en détention par exigences israéliennes et américaines


Georges Ibrahim Abdallah a 70 ans aujourd’hui. Dont 37 ans emmuré dans la prison de Lannemezan. Militant communiste libanais, membre du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) puis figure de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL), il a été arrêté et incarcéré en 1984 et condamné par la justice française en 1987 pour «complicité d’assassinat» de deux agents, américain et israélien.

Derrière cet emprisonnement, c’était la résistance palestinienne et ses allié.es qu’on voulait abattre, de connivence avec Israël. À cette époque, Israël occupe le Liban et tire les ficelles pour mettre au pouvoir ses alliés anti-palestiniens, au milieu du chaos de la guerre civile libanaise. Afin d’écraser les mouvements communistes et révolutionnaires, les Israéliens et leurs alliés libanais procèdent également à la terreur, avec le massacre des camps de Sabra et Shatila en 1982.

Mais c’était aussi une campagne d’emprisonnements arbitraires pour donner l’exemple d’une répression suite aux attentats de Paris en 1985 et 1986, lorsque Charles Pasqua était ministre de l’Intérieur. Il fallait un coupable, arabe et communiste, de préférence. Georges Abdallah, déjà emprisonné, ne pouvait pourtant pas avoir de lien avec ces évènements. Robert Pandraud, qui travaillait au ministère de l’intérieur de l’époque, le reconnaîtra plus tard : «je me suis dit qu’au fond mettre en avant la piste Abdallah ne ferait pas de mal ; en réalité, nous n’avions alors aucune piste». Georges Ibrahim Abdallah a donc eu une peine largement alourdie, en partie à cause de faits qu’il n’a pas commis, et dont la culpabilité supposée construite par l’État français a été relayée abondamment par la presse.

Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 1999. Sa conduite en prison est rapportée comme «exemplaire». Pourtant il n’est toujours pas libéré. Ses demandes de remises en liberté sont rejetées systématiquement, parfois jugées par les mêmes magistrats fétides. Il est ainsi emprisonné de manière extrajudiciaire dans une prison française depuis 22 ans. Sa libération fait l’objet de pressions de la part d’Israël et des USA, et la France accepte de le laisser emprisonné. Au mépris de tout droit.

Comme si cela ne suffisait pas, il fait l’objet d’un acharnement judiciaire abject : en 2009, il passe au Tribunal pour avoir refusé de donner son ADN… qu’il avait déjà donné. Après un procès humiliant et expéditif, il est condamné à 3 mois d’emprisonnement !

En 2013, pour sa huitième demande de libération, il obtient une libération conditionnelle s’il est extradé au Liban. Mais la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, téléphone à Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, pour lui demander de ne pas libérer Georges Ibrahim Abdallah. La signature de l’arrêté de libération est ainsi refusée par le ministre de l’intérieur de l’époque… Manuel Valls.

C’est ainsi l’un plus des anciens prisonniers politiques du monde. Il rejoint notamment, pour les États-Unis, Léonard Peltier, militant anishinaabe lakota, membre de l’American Indian Mouvement, incarcéré depuis 1976, et Mumia Abu-Jamal des Black Panthers, accusé et emprisonné sans preuve par un procureur corrompu au début des années 80 ; en Israël, Karim Younes, palestinien lui aussi privé de liberté depuis 39 ans.


Liberté pour Georges Abdallah et tous prisonniers politiques et révolutionnaires !


? Pour lui écrire :
Monsieur Georges Ibrahim ABDALLAH
2388/A221 CP de Lannemezan
204 rue des Saligues
BP 7016665307 LANNEMEZAN

Tweetstorm ce soir 19h : https://bit.ly/freeabdallah

Des rassemblements : Tarbes devant la Préfecture à 11h, Bordeaux parvis des Droits de l’Homme 12h15, Istres devant la Sous-préfecture à 12h…. Renseignez-vous dans vos villes !


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Georges Ibrahim Abdallah


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