Bruxelles : la jeunesse et la joie en ligne de mire


À Bruxelles, la police est violemment intervenue contre des fêtards


Un appel était lancé sur les réseaux sociaux, semble-t-il, pour se rassembler dans un parc et faire la fête en ce 1er avril. Depuis samedi dernier, en Belgique, les restrictions sont sévères : interdiction des rassemblements de plus de 4 adultes, accès limité aux commerces non essentiels, fermeture des écoles et des universités…

L’appel lancé sur Facebook a amené le parquet à ouvrir une enquête pour identifier les organisateurs. Rappelons qu’en France, plusieurs personnes ont été mises en examens pour des « soirées clandestine » et un jeune de 21 ans a été jeté en prison 3 semaines pour avoir fêté le nouvel an.

Alors que les jeunes dansaient et chantaient, s’amusaient donc, la police est intervenue pour disperser la joie. Police à cheval, police en tenue anti-émeute, canon à eau et gaz lacrymogène seront les seules réponses à cet événement festif en plein air. Il est difficile d’avoir des chiffres précis, mais il semble que 22 personnes ont été interpellées et des dizaines blessées.

Dans ce contexte, ce n’est jamais l’État et sa gestion calamiteuse des questions de santé publique qui est remis en cause, mais la jeunesse qui s’amuse. Et la seule réaction du pouvoir face à cette jeunesse qui danse, c’est la répression, la punition. Un ordre moral aseptisé et sage est en train de s’installer. Un monde dans lequel chanter et danser devient interdit. En tout cas pour le peuple. Carles forces de répression elles-mêmes ne sont pas restreintes pour aller s’empiffrer dans des restaurants parisiens ou pour faire la fête dans des commissariats. En Belgique comme en France, le gouvernement fait un choix politique : celui de priver la jeunesse de ses sens, de ses émotions, d’une partie de son existence. Si les nouvelles mesures sanitaires peuvent permettre de voir quelques copains et copines, elles ne permettent pas la rencontre, la confrontation au nouveau. Or, une jeunesse privée de sensibilité, aseptisée, froide, telle que la conçoit le pouvoir, est une génération mûre pour accepter le fascisme.

Les médias soulignent que les policiers ont essuyé des jets de projectiles à Bruxelles. Que faire face à un canon à eau et des policiers à cheval qui vous courent dessus ? La jeunesse ne paraît pas vouloir se laisser empêcher de s’amuser. Si les résistances face au pouvoir punitif sont pour le moment sporadiques, elles existent et mettent en lumière que la lame de fond de la colère existe bel et bien.

Faisons-la émerger.


Image : Twitter, Stefan Krabbes, Marin Driguez

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