Absurdistan autoritaire
Pendant que les riches et les puissants peuvent s’empiffrer de repas hors de prix dans des restaurants clandestins haut de gamme connus du tout Paris, la police continue de pourchasser le moindre espace de sociabilité au nom de l’état d’urgence sanitaire.
La scène a eu lieu hier, vendredi, sur l’île de Nantes. Pas moins d’une vingtaine de policiers armés de la Compagnie d’Intervention, celle qui intervient avec une grande brutalité contre les manifestations, a débarqué devant un petit bar dont les portes sont closes depuis le début de la crise du Covid. Pourquoi un tel dispositif ? Uniquement pour empêcher une réunion d’une poignée de personnes dans ce lieu, pourtant privé et fermé. 8 militants et militantes du collectif Nantes en Commun.es, qui s’était présenté aux élections municipales, ont eu la surprise de voir entrer les forces de l’ordre dans l’établissement. Il y avait donc plus de deux agents armés par participant.e.s, enfants compris.
Les agents ont tenté de contrôler les personnes présentes qui ont refusé de décliner leurs identités. Mais la réunion a été interrompue suite à ce coup de pression. La police peut donc entrer sans autorisation judiciaire dans un lieu privé pour empêcher une poignée de personnes de discuter. Il semblerait par ailleurs que l’intervention ait eu lieu suite à une dénonciation. L’esprit Vichy se porte bien.
Un autre bar nantais a été fermé administrativement par le Préfet suite à une descente de police qui a découvert des personnes « sans masques buvant de l’alcool ». Difficile d’y voir une différence avec un apéro entre amis chez un particulier. L’escalade répressive justifiée par le Covid s’exerce donc uniquement contre la jeunesse qui fête le Nouvel An, quelques amis qui font un pic-nique, les fêtes de rue ou les Carnavals populaires : tout ce qui sort de la chape de plomb absurde en vigueur depuis un an. Les riches peuvent se déplacer dans leurs résidences secondaires, se déplacer en taxi à leur guise ou déjeuner où bon leur semble. N’oublions pas qu’une enquête de grande ampleur est toujours en cours contre plusieurs personnes soupçonnées d’avoir fêté le Réveillon près de Rennes.