Accusé de «menaces» imaginaires, il porte plainte contre les gendarmes
Alors que la manifestation pour un Carnet libre et sauvage, dans le bourg de Frossay, a rassemblé quelques centaines de personnes sur un mode de balade naturaliste, les gendarmes, en surnombre et surarmés, ont décidé de passer à la violence sans le moindre signe avant-coureur.
Ils ont violemment interpellé Hubert Morice, paysan participant à la lutte pour le Carnet. Tiré avec force de son véhicule, sa tête a tapé par terre. Il a perdu connaissance. Il s’est fait jeter dans le camion de gendarmes, frappé aux fesses alors qu’il était blessé au coccyx, et sa tête a encore heurté la porte du véhicule. Souffrant de nombreux hématomes, il s’est vu prescrire 10 jours d’ITT. Ne ratant manifestement pas une occasion de se sentir puissant en faisant peur et en étant désagréable, les gendarmes ont même été virulents avec l’avocate du gardé à vue.
Il a été auditionné 7 fois. Le motif de ce harcèlement ? «Menaces de crime ou délit sur personnes dépositaire de l’autorité publique». On lui reproche d’avoir dit «on va se taper du RT» (renseignements territoriaux), ce qu’il réfute totalement… puisqu’il ne savait pas que les mecs qui le suivaient et le regardaient d’un air menaçant étaient des flics. Il pensait plutôt à des types d’extrême droite, ayant déjà été menacé par des milices fascistes liées à la FNSEA.
Par ailleurs, considérer que de tels propos relèvent de la menace de crime ou délit est pour le moins exagéré. À ce rythme-là, la moindre parole constitue une infraction. Le «Ou alors ça va péter» syndical va devenir une menace pour la sécurité de la nation.
Enfin, Hubert est régulièrement harcelé par les gendarmes, qui passent devant chez lui, lui infligent une amende pour non port du masque alors qu’il marche sur la route devant chez lui… Dans ce contexte, l’accuser de menace est un retournement de situation pour le moins absurde.
Ce harcèlement fait partie de la stratégie des forces de répression pour briser des vies, pour isoler, pour faire peur, et dissuader de s’engager dans les luttes. Face à cette stratégie de la terreur, nous devons opposer une solidarité sans faille et une détermination à retourner sans cesse dans la rue.
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