Swaziland : révolte populaire contre le roi Mswati


“Si nous marchons, c’est pour marcher sur la tête des rois”


Depuis quelques jours, une vague de révoltes contre le pouvoir du roi Mswati III secoue le royaume d’Eswatini – Swaziland. Un mouvement historique dans ce pays enclavé d’Afrique du Sud-Est où les mobilisations sont rarissimes.

Couronné depuis 1986, l’homme au train de vie fastueux dirige le pays d’une main de fer. La liberté d’expression et d’association n’existe pas, les partis et organisations politiques sont interdits depuis 35 ans. Tandis que le roi et sa cour dilapident l’argent, plus des deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. C’est dans ce contexte social explosif que le peuple Swazi a décidé de défier le pouvoir.

Malgré les mesures d’interdiction de manifestation et de couvre-feu décrétées par le régime monarchique pour étouffer la colère populaire, des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes du pays.

À Manzini et Mbabane, des sabotages et pillages de masse ont lieu dans les quartiers commerciaux. Des barricades enflammées sont érigées sur les axes routiers pour paralyser les flux de marchandises. Des dizaines de locaux d’entreprises liées aux intérêts du roi Mswati ont été incendiés.

En réponse, le gouvernement a fait intervenir l’armée pour réprimer la contestation. De nombreux affrontements ont éclaté entre les manifestant.es et les forces armées. Des jets de pierres répondent aux tirs à balles réelles : on compte plusieurs morts parmi les protestataires. Les médias locaux sur place ont recensé plus de 250 personnes blessées par balles, fractures ou chocs depuis le début de la révolte.

Cependant, alors que la monarchie a réprimé la rue dans le sang, la situation serait devenue hors de contrôle pour le pouvoir absolutiste. Le tyran serait en fuite et les manifestations continuent.

À suivre.

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