Le projet pharaonique de CHU confié à la multinationale Vinci


Le géant du béton qui portait le projet d’aéroport désigné pour le chantier pharaonique sur l’île de Nantes


Le résultat des appels d’offres sera annoncé officiellement prochainement : les travaux pour la construction du nouveau CHU de Nantes viennent d’être attribués. Trois entreprises se partageront le gros œuvre de la construction. La première d’entre elles est la multinationale Vinci.

Depuis des années, les élus socialistes de la Métropole veulent absolument «leur» CHU. Un nouvel équipement, qu’ils veulent implanter sur l’île de Nantes, contre tout bon sens élémentaire. Le nouvel hôpital serait donc situé en zone inondable, sur une île, isolé de la ville. Tous les experts le savent très bien : il ne faut pas mettre un hôpital sur une île. À la moindre crise, les ponts sont encombrés, bloqués, et les accès aux soins rendus beaucoup plus difficiles.

Le coût de ce projet pharaonique et inutile est exponentiel. D’abord évalué à 350 millions d’euros, puis à 600 millions en 2012, il est désormais à 976 millions d’euros, c’est-à-dire «le CHU le plus cher de France» selon le média local Médiacités. Des experts consultés estiment même que le coût final en 2026 dépassera 1,5 milliard d’euros. Des dépenses gigantesques qui s’expliquent car il faudra faire tenir le méga-bâtiment sur une zone friable et inondable en installant des pieux de bétons géants dans le sol des bords de Loire pour espérer faire «flotter» la construction.

L’actuel CHU de Nantes est en plein cœur de la ville. Parfaitement desservi. Plusieurs services ont été récemment rénovés. Avec le milliard et demi qui va servir au futur CHU inutile, combien de soignants pourraient être recrutés ? Combien de nouveaux lits ? D’équipements performants ? Combien de masques de protection ? Combien de machines à oxygène ? Une vraie question en période de pandémie durable.

La future infrastructure couvrira 200.000 mètres carrés de surface. Vinci en construira quasiment la moitié, soit 89.000 mètres carrés. Le reste sera pris en charge par deux groupes : ETPO – Legendre – GCC, et la société Cardinal.

Le numéro 1 français du BTP, 20.000 salarié.es et un chiffre d’affaires de 4,8 milliards d’euros, se positionne comme le principal constructeur, dans une ville où il est déjà très connu. Dans la métropole, le logo Vinci est bien connu dans différents parkings payants. Le bétonneur a aussi érigé le complexe en face de la Place du Bouffay et de nombreux projets sur l’île de Nantes : le bâtiment Ilink, la nouvelle école de design ou le nouveau siège d’Orange à l’est de la ville, et bien d’autres.

Vinci, c’est aussi l’entreprise surpuissante qui voulait dévaster plus de 1000 hectares de bocage à Notre-Dame-des-Landes pour construire un aéroport pharaonique et inutile. Le préfet qui avait déclaré le projet «d’utilité publique» à l’époque était en plein conflit d’intérêts, puisque sa femme travaillait pour Vinci Autoroutes. Il a fallu 20 ans de mobilisations massives, des déploiements de forces de l’ordre gigantesques, des milliers de blessés, des mutilés et des peines de prison pour que l’État abandonne le projet, en versant une compensation à Vinci.


Vinci, c’est aussi 1 milliard de dividendes versés aux actionnaires en 2019. Pareil en 2020. Et pour les salarié.es : licenciements et remise en cause des acquis sociaux.


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