
Il y a quelques jours, le gouvernement finançait une grande campagne de promotion des forces de l’ordre en diffusant des publicités montrant des policiers avec l’inscription «Protéger, le plus beau des métiers». Nantes Révoltée publiait un détournement parodique de cette campagne, montrant des agents en action, en train de réprimer, avec d’autres slogans : «mutiler le plus beau des métiers», «gazer, le plus beau des métiers», etc.
Quelques heures plus tard, le syndicat policier d’extrême droite Alliance attaquait notre média, exigeant que le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin fasse «retirer ces publications» et poursuive en justice Nantes Révoltée en menaçant : «nul ne peut insulter la Police Nationale en toute impunité». Ce jeudi 29 juillet, le Préfet de Nantes Didier Martin «saisit la justice suite aux montages». Il estime que ces «clichés sortis de leur contexte sont inacceptables» car ils «discréditent» la Police.
A priori, le fait de «discréditer» une institution n’est pas puni par la loi, sauf dans les dictatures et les Régimes policiers. Le fait qu’un Préfet publie un tel communiqué montre donc la soumission absolue du sommet de l’État français aux syndicats policiers d’extrême droite. Le pouvoir a peur de sa propre police, au point de céder aux moindres caprices.
Pendant ce temps, des enregistrements de conversations en 2020 entre policiers de Rouen ont révélé le racisme qui règne dans l’institution : «Quand il y aura l’effondrement économique, méfie-toi de l’eau qui dort parce que moi j’ai les armes», «balle dans la tête […] une merde de gauche […] mérite de mourir […] Vivement la guerre civile», «ce pays mérite une guerre civile raciale bien sale» ou encore «J’attends qu’une chose, que tous ces gens crèvent. Ça régénérera la race blanche». Sur Facebook, un groupe intitulé «TN Rabiot» a réuni des milliers de fonctionnaires de police échangeant des messages racistes et sexistes, et en se moquant des victimes de violences policières.
Le 2 octobre 2019, lors d’une manifestation organisée par le syndicat policier Alliance, des agents se moquent de manifestants éborgnés en passant devant des photos de Gilets Jaunes mutilés. Plusieurs se cachent un œil en ricanant, l’un d’eux s’exclame : «t’as un truc à l’œil là». «Je vois pas ce qui est marqué», renchérit un autre, suscitant les rires. Jamais aucun de ces faits n’a été condamné par la hiérarchie de la police. Les policiers auteurs de violences ont même été médaillés par le ministère de l’intérieur.
Nous appelons nos lecteurs et lectrices à partager les montages publiés par notre média, vous pouvez aussi les coller, ou en fabriquer d’autres à votre guise. Nous appelons à la vigilance, nos pages peuvent être censurées dans les prochains jours par les autorités. Enfin, nous signalons que Nantes Révoltée est déjà en contact avec des avocats, et nous utiliserons d’éventuelles poursuites comme une tribune pour démontrer au plus grand nombre les violences et l’impunité dont bénéficient les forces de l’ordre de ce pays.
Le détournement de la campagne :
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