En 2004, Hollywood produisait un film baptisé «Le Jour d’Après» : un scénario catastrophe effroyable. Dans cette fiction, une partie de la planète se refroidit brutalement, piégeant des villes entières sous la glace, des averses de grêlons frappent Tokyo, de gigantesques tornades détruisent Los Angeles. Un dérèglement climatique brutal provoqué par une disparition du Gulf Stream, le courant océanique qui régule le climat. Le film apocalyptique pourrait être en passe de devenir réalité.
Selon la dernière étude publiée par le «Potsdam institute for climat impact research», les courants nord-atlantiques dont fait partie le Gulf Stream seraient sur le point de basculer et d’atteindre «le seuil de rupture». En temps normal, cet immense courant Atlantique transporte de l’eau chaude circulant en surface depuis les tropiques vers le nord de l’océan Atlantique. Dans le même temps, de l’eau froide circule en profondeur dans l’autre sens. Ce phénomène permet de répartir la chaleur reçue du soleil et permet à l’Europe de connaître des hivers cléments par rapport à l’Amérique du Nord, avec pourtant des latitudes similaires. Nantes est à la même latitude que Montréal et pourrait connaître le même climat – environ -30° l’hiver – sans le Gulf Stream.
D’après l’équipe de scientifiques, c’est bien le système de production capitaliste qui est responsable du ralentissement de l’AMOC – la circulation méridienne de retournement atlantique. Ces courants marins qui jouent un rôle de thermostat à l’échelle globale en régulant le climat mondiale ne cessent de décliner depuis le milieu du 20ème siècle. Les rejets massifs de gaz à effets de serre lié à la civilisation industrielle réchauffent l’atmosphère et entraînent une accélération de la fonte des glaces arctiques. Cette fonte est à l’origine du ralentissement des courant en ajoutant plus d’eau douce aux océans, «l’eau douce étant plus légère que l’eau salée, elle aura moins tendance à descendre et donc à rejoindre les courants froids qui font circuler l’eau vers les tropiques.»
L’effondrement de ces courants Atlantiques constitueraient un point de rupture. Si tel était le cas, le climat disjoncterait de manière irréversible avec des conséquences dramatiques : des températures beaucoup plus fraîches dans l’hémisphère nord engraineraient une augmentation de phénomènes météorologiques violents comme des tempêtes tandis que les moussons d’Afrique et d’Amérique du Sud se déplaceraient pour laisser place à des épisodes de sécheresse plus important, ce qui fragiliseraient d’avantages les populations des pays du Sud qui sont déjà les plus exposées aux risques climatiques.