Elle perd son bébé suite à des violences commises par des policiers, elle finit sur le banc des accusés


Violences policières et inversion permanente du réel


Le 10 décembre 2020, Déborah subissait une arrestation violente dans un centre commercial de Garges-Lès-Gonnesse. Accompagnée de sa cousine, elles étaient brutalisées par un équipage de police. La scène, filmée et largement diffusée sur les réseaux sociaux, est terrifiante. Des flics demandent aux deux jeunes femmes de remettre leurs masques ce qu’elles font immédiatement. Mais la situation dégénère. Les policiers, enragés, secouent à de multiples reprises Déborah qui leur signifie être enceinte. Pourtant, elle finira projetée contre le mur par les agents tandis que sa cousine sera plaquée au sol, avant d’être interpellées toutes les deux et embarquées au commissariat.

Après ce déchaînement de violence inouï, Déborah sera placée en garde à vue. Quelques heures après sa sortie, elle perdra l’enfant qu’elle portait. Suite aux violences, la jeune femme se verra prescrire une semaine d’ITT et décide de porter plainte pour «violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité ayant entraîné des mutilations permanentes». Interrogé par un journaliste de Mediapart, son avocat, Vincent Brenghart explique : «il y a plus qu’une suspicion, il y a une présomption de causalité qui est manifeste».

La police directement mise en cause de la perte de sa fille morte née. Un acte des plus ignobles à mettre sur le compte de la barbarie policière quotidienne. Mais ce drame horrible ne s’arrête pas là. La police est de ce genre d’institution hautement toxique qui vous broie d’abord avant de finir par vous accuser, vous les victimes. Ce 31 septembre 2021, c’était Deborah et sa cousine qui se rendaient au tribunal. Pas pour rendre justice à la perte de son bébé et des coups reçus par les fonctionnaires de police ce jour là mais en tant que prévenues. Elles étaient jugées pour «outrage et rébellion» !

Ce sont les flics violents à leur encontre lors de l’interpellation qui ont porté plainte contre les deux femmes. La triste mécanique policière pour faire passer les policiers pour les victimes se met en marche. Une terrible double peine pour Deborah qui aura perdu son enfant à laquelle s’ajoutent les réquisitions du procureur : trois mois de prison avec sursis et les 500 et 1000 euros de dommages et intérêts qu’exigent les policiers. Insoutenable.

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