En ce moment à Paris : « Milipol », salon mondial de la répression


Milipol, c’est un supermarché global des armes de terreur, du 19 au 22 octobre à Paris


Quelques armes exposées au salon Milipol

«Nous sommes en guerre», tout le monde le sait. Les puissants du monde sont en guerre contre leurs propres populations. Et pour faire la guerre, il faut du matériel. Des armes pour maintenir l’ordre. Les différentes polices travaillent en réseau, elles échangent des informations, des tactiques. Il y a également des sommets organisés sur le sujet. Le plus célèbre d’entre-eux a lieu en ce moment même à Paris.

Le salon «MILIPOL» a commencé hier, au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte sous l’égide du ministère de l’Intérieur, et réservé aux professionnels de la sécurité. La Cham­bre de Commerce et d’Industrie du Val de Marne, partenaire de l’événement, précise que l’événement attire plus d’un millier d’exposants venus de 150 pays dont Israël, la Chine ou le Brésil, et accueille 30 000 clients potentiels accrédités, venus des secteurs privé et public. Le salon est inauguré par le Ministre de l’Intérieur, et les visiteurs peuvent visiter des dizaines de stands d’entreprises du monde entier, qui produisent des armes de répression.

On trouve au salon Milipol des armes à feu, des blindés, des logiciels de surveillance, notamment biométriques, et des équipements «intelligents». Il y a aussi des caméras de surveillance en forme de bûches de bois ou des drones volants imitant des oiseaux qui battent des ailes, des logiciels capables d’aspirer les données de téléphones ou des robots policiers. Les représentants des régimes des quatre coins du monde viennent y faire leur marché, tester et acquérir des armes pour perfectionner leur maintien de l’ordre. À Milipol, le pouvoir politique côtoie les industriels et des consultants pu­blics et privés de la sécurité. En 2018, le mar­ché mondial de la sécurité affichait 7% de croissance pour un chiffre d’affaires de 629 milliards de dollars, et la demande ne diminue pas.

Les entreprises vendent déjà des armes plus «performantes» que le LBD. Par exem­ple, la firme française Alsetex, leader mondial dans le domaine, propose depuis 2014 une nouvelle arme au «design futuriste» appelée Cougar MS. Alors que les lanceurs de balles actuellement en service nécessitent d’être rechargés après un tir, et que même les lanceurs multi-coups les plus offensifs n’envoient que 6 tirs au maximum, cette arme de catégorie A, dotée d’un canon rayé, peut tirer «jusqu’à 20 coups par minute». Elle peut aussi envoyer alternativement des grenades et des balles en caoutchouc par le même canon. La même entreprise propose une batterie de fusils «cougar» qui permettent de tirer d’un coup 12 grenades lacrymogènes. Pire, elle a déjà conçu un drone permettant de tirer des grenades depuis le ciel : «l’Aero-Cougar».

Le génie technologique nous promet d’ores et déjà des combinaisons de plusieurs nouveaux outils. Des hélicoptères de surveillance sont déjà dotés de capteurs thermiques, alors que les gendarmes possè­dent des lunettes à vision nocturne pour le maintien de l’ordre. Des drones capables de tirer des balles en caoutchouc sont déjà technologiquement réalisables. Les possibilités offertes par les nanotechnologies et les biotechnologies offrent aux techniciens de l’ordre public des perspectives infinies.


Et tout cela, ce musée des horreurs, cette réunion de vendeurs de mort, de congrès des criminels en costard a lieu en ce moment, en France, aux portes de Paris.


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