En région parisienne il y a plus de logements vides que de sans-abris en France
La dernière étude de l’INSEE sur le mal logement datant de 2012 recensait 143.000 sans domicile fixe. L’enquête de l’institut prenait en compte les sans toit mais aussi les personnes vivant en bidonvilles ou au sein des dispositifs d’hébergement d’urgence. Le rapport 2020 de la fondation Abbé Pierre annonçait lui, le chiffre ahurissant de 300.000 personnes sans-abri sur tout le territoire, reprenant pour mener son étude la définition stricte des sans domicile fixe utilisée par l’INSEE. Un chiffre en progression de 50% depuis 2001.
Hier, un article du Parisien révélait qu’en Île-De-France et dans L’Oise, 400.000 logements étaient inhabités. 100.000 rien qu’à Paris. Le calcul est simple. La région parisienne pourrait à elle seule mettre à l’abri la totalité des mal-logés de France.
Des chiffres totalement scandaleux. Une loi adoptée en 1945 permet pourtant à l’État de réquisitionner les logements vacants. Mais les politiques urbaines sont faites par les riches et pour les riches. Les pouvoirs publics préfèrent favoriser la financiarisation décadente de l’espace urbain et la spéculation immobilière débridée. Tout se fait toujours au détriment des populations les plus vulnérables. Les bâtiments restent vides durant des années avant d’être rachetés par les promoteurs. Le prix du m² explose dans les grandes métropoles. Les loyers exorbitants empêchent littéralement de plus en plus de gens de se loger.
Dans le même temps, nombre de dispositifs législatifs agressifs sont régulièrement votés à l’Assemblée Nationale pour criminaliser celles et ceux qui s’organisent hors du cadre de l’État pour trouver des solutions concrètes de relogement. Des lois anti-squat permettent aux préfectures de réprimer d’avantage les occupations. Les expulsions se multiplient à une vitesse incroyable. Et derrière ces chiffres exécrables et ces calculs froids, ce sont des milliers de vies qui sont broyées par le système. Des centaines de décès par an, 535 mort en 2020, liés aux conditions de subsistance extrêmes qu’impose la rue.
Terrible émanation de la guerre sociale en cours
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