En Martinique et à l’appel de l’intersyndicale, une grève générale a commencé depuis le lundi 22 novembre sur la base d’une plateforme de 13 revendications : certaines relatives au pass sanitaire mais aussi des revendications sociales avec des demandes de hausse des salaires et des minima sociaux, ainsi que la fin du développement des emplois précaires.
Comme en Guadeloupe, l’île est à l’arrêt. Les axes stratégiques sont barricadés. La raffinerie SARA est bloquée et une pénurie d’essence pourrait débuter.
À Fort-de-France, les manifestations rassemblent plusieurs milliers de personnes. Des barrages sont érigés dans le centre-ville. Les nuits sont rythmées par des affrontements, notamment dans le quartier de Sainte-Therèse ou la jeunesse résiste aux forces de l’ordre qui tirent de nombreuses grenades lacrymogène tandis que l’hélicoptère de la gendarmerie survolent les habitations. Un homme a été pris en charge par les pompiers, sérieusement blessé suite à l’envoi d’une grenade de désencerclement – la GENL produite par l’usine alsetex dans la Sarthe.
Après seulement 3 jours de contestation, et ce contre l’avis des grévistes, les syndicats ont annoncé la levée des barrages pour que « la situation ne dégénère pas ». Une annonce qui reste pour le moment sans effet puisque les blocages continuaient ce mercredi.
En Guadeloupe et Martinique la colère est grande. Les inégalités territoriales entre les îles et la métropole, le scandale environnemental et sanitaire du chlordécone et la gestion coloniale des départements des Antilles ont fini par allumé la mèche d’un climat social déjà explosif. À suivre…