Expulsion, répression, guerre aux pauvres : ça suffit !


Mairie socialiste, préfecture, diocèse, pompiers : responsables !


Une nouvelle page particulièrement honteuse de l’histoire nantaise a eu lieu aujourd’hui. En plein hiver, à la veille des fêtes, une expulsion abjecte organisée par différentes institutions de pouvoir. Et 12 personnes sont en garde à vue. Le père Noël est une ordure.

La Maison du Peuple est un lieu qui, depuis deux ans, accueille de nombreuses activités créatives, culturelles, politiques, un lieu d’hébergement, un lieu d’échanges. Un endroit ressource, important, vital dans la période. D’abord située dans le quartier Doulon, la Maison du Peuple avait investi un grand bâtiment vide depuis quasiment 10 ans, dans le centre-ville de Nantes : l’ancien « collège Notre-Dame du Bon Conseil».

Pendant plus d’un an, ce vaste immeuble et sa cours ont été un lieu vivant dans la ville. Près de 1000 personnes y ont été hébergées, des milliers y sont venues pour diverses activités. Mais le collège, propriété du diocèse, avait été expulsé brutalement, en plein été, par un énorme dispositif policier. La métropole tenue par le Parti Socialiste avait validé un projet immobilier « emblématique » à cet endroit : « Biloba Plaza ». Les marchands de béton et décideurs municipaux veulent y construire « 4 000 m2 de commerces en rez-de-chaussée. Les logements occuperont les étages supérieurs sur un total de 3 500 m2 » et « 500 places de parking ». De la consommation et des logements haut de gamme dans une ville devenue inabordable, et dont le centre-ville n’est plus qu’un centre commercial muséifié.

Depuis l’expulsion de cet été, le bâtiment n’a pas bougé : totalement inoccupé, pas de démarrage de travaux. Pendant ce temps, de nombreuses personnes cherchaient un hébergement. Ce 20 décembre, l’ancien collège religieux a donc été ré-occupé. Un geste logique. Mais les autorités ont frappé d’une main de fer. Malgré le froid, malgré l’absence de nécessité et d’urgence, il fallait à tout prix empêcher ce centre social de reprendre vie. Des dizaines de policiers armés ont débarqué en quelques minutes, vite rejoints par un « négociateur » et le préfet de région. Les forces de l’ordre ont chargé et frappé les soutiens. Le quartier a été totalement bouclé. Et, rapidement, des pompiers sont venus prêter main forte à cette expulsion, en amenant notamment des disqueuses. 12 personnes ont été interpellées et jetées en garde à vue. L’ordre règne. Cette expulsion illustre un concentré des problèmes sociaux et politiques nantais.

Dans un contexte économique et sanitaire dévastateur pour les plus pauvres, les autorités mettent des moyens gigantesques pour expulser un bâtiment vide en plein hiver. Ça suffit ! N’acceptons pas l’inacceptable. Cette mairie « socialiste » et cette préfecture ont déroulé le tapis rouge il y a quelques semaines à un pétainiste au Zénith de Nantes, aujourd’hui elles frappent les luttes, militarisent la ville, protègent les riches, expulsent les pauvres. Ces gens qui commettent leurs forfaits avec l’argent public, et au nom de la « République » doivent rendre des comptes.


Vous pouvez écrire aux différents acteurs de cette expulsion :

Johanna Rolland
Ville de Nantes
Préfet des Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique
Diocèse de Nantes
Sdis 44
Sapeurs-pompiers de Loire-Atlantique

Du renfort est attendu pour les personnes placées en garde à vue devant le commissariat Waldeck Rousseau, arrêt de tram Motte Rouge.


Images : Oli Mouazan, Raph

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