La théorie « bottière » du personnage Sam Vimaire
Une théorie, exposée par un des personnages des Annales du Disque-monde, est aujourd’hui utilisée par la journaliste et activiste britannique Jack Monroe pour expliquer les ressorts économiques qui prouvent combien il est coûteux d’être pauvre. Cette théorie, dite « Théorie bottière de Sam Vimaire », la voici :
«Les riches étaient riches, concluait Vimaire, parce qu’ils parvenaient à dépenser moins d’argent. Tenez, les bottes, par exemple. Il gagnait trente-huit piastres par mois plus les indemnités. Une très bonne paire de bottes en cuir coûtait cinquante piastres. Mais une paire abordable, du genre à tenir une saison ou deux avant de prendre autant l’eau qu’une éponge dès que le carton rendait l’âme, en coûtait à peu près dix. C’était ce modèle que Vimaire achetait toujours et portait jusqu’à ce que la semelle devienne si mince qu’il arrivait à deviner dans quelle rue d’Ankh-Morpork il se trouvait par nuit de brume rien qu’au contact des pavés.
Mais ce qu’il faut dire, c’est que de bonnes bottes duraient des années et des années. L’acheteur en mesure de débourser cinquante piastres pour une paire de bottes gardait ses pieds au sec au moins dix ans, alors que le miséreux qui ne pouvait s’offrir que des bottes bon marché dépensait cent piastres dans le même laps de temps et se retrouvait quand même les pieds mouillés. C’était la théorie « bottière » de l’injustice socio-économique du capitaine Samuel Vimaire.»
Extrait du Guet des Orfèvres de Terry Pratchett, traduit par Patrick Couton
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