Scènes de barbarie en périphérie de Kiyv, la capitale de l’Ukraine. Après le départ des troupes russes de la ville de Boutcha, des dizaines de cadavres de civils les mains liées, abattus au beau milieu de rues dévastées. L’horreur d’une guerre impérialiste. Un massacre qui rappelle les opérations « d’épuration ethnique » pendant la guerre de Yougoslavie ou les crimes de l’armée d’occupation à Oradour-sur-Glane.
Pour faire la guerre il faut des armes. La France a vendu des armes à la Russie jusqu’en 2020, soit bien après l’embargo décidé par l’Union Européenne suite à l’invasion de la Crimée. Non seulement notre pays a exporté son industrie de mort, mais nous sommes «champions du monde» en la matière. 152 millions d’euros de matériel. Ces ventes se font, évidemment, sous la supervision du ministère de la Défense et du Président. Avec la complicité de Macron donc.
Pour empêcher une armée d’aller commettre des massacres, il faut commencer par ne pas lui fournir de quoi les perpétrer. La France est le troisième plus grand vendeur d’armes du monde. En 2021, le pays a exporté pour environ 28 milliards d’euros. La plupart du temps à des régimes autoritaires, qui oppressent leurs propres peuples et menacent leurs voisins. Par exemple l’Arabie Saoudite, qui bombarde les populations civiles au Yemen depuis des années, dans l’indifférence internationale.
Les peuples paient toujours le prix des guerres. La solidarité internationale ce n’est pas de boycotter les pianistes russes ni d’encourager les discours des va-t-en guerre de salon. Cela devrait commencer par cibler, sans relâche, notre propre industrie de l’armement. Nos propres vendeurs de mort. Ceux qui s’enrichissent sur la souffrance. Et ils sont nombreux sur notre sol.
Une enquête du media indépendant Disclose sur les ventes d’armes françaises à la Russie.