Et le ministre de l’économie n’exclut pas un recours au 49-3
Vous connaissez Marguerite Cazeneuve ? Non, c’est normal. Pourtant elle fait partie de cette batterie de technocrates non élus, issus du secteur privé, qui imposent leurs recettes néolibérales à la population. Marguerite Cazeneuve est une ancienne de chez Mc Kinsey, le cabinet de conseil américain qui a décroché de nombreux contrats crapuleux de la part du gouvernement Macron.
Elle a été conseillère à Matignon, puis a dirigé l’Assurance maladie et s’est «retrouvée en première ligne pour gérer la crise du Covid». Avec l’efficacité que l’on sait : pénurie de masques, fermeture de lits, communication mensongère et Pass Sanitaire. C’est Marguerite Cazeneuve «qui a supervisé la “task force” pour répondre à l’urgence et déployer la vaccination» explique Le Point. Félicitations, c’était super. À la tête de la sécu, c’est probablement à elle qu’on doit l’instauration d’un paiement pour les admissions aux urgences depuis le 1er janvier 2022. Une mesure scandaleuse, passée silencieusement.
Issue d’une infâme multinationale du Conseil, dangereuse pendant la pandémie, Marguerite Cazeneuve a rejoint l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron pour «lui apporter son expertise sur la santé et les retraites». Cette ultra-libérale propulsée par Macron milite pour «une réforme purement financière», selon l’un des artisans du précédent projet dans l’Express, qui la trouve apparemment trop extrême.
Dès le lendemain du hold-up électoral de dimanche, le ministre de l’économie Bruno Le Maire osait : «pour moi la première leçon, c’est que c’est une belle victoire et qu’il y a eu un vote d’adhésion à Emmanuel Macron et à sa politique» et ajoutait qu’il n’excluait pas d’utiliser le 49-3 pour imposer la casse des retraites.
Nous y voilà. Ces gens n’ont aucune intention de ralentir, ni de dire des gentillesse aux millions d’électeurs qui ont fait «barrage» : ils jettent de l’essence sur le feu de la crise sociale. Cela peut aller très vite. Macron a réussi son braquage, il a nommé une Mc Kinsey pour piloter son projet de dynamitage des retraites et un passage en force dès les prochaines semaines n’est même pas exclu. L’espoir d’obtenir quelques députés d’opposition en juin, sous réserve que la gauche ne soit pas aussi débile qu’avant la présidentielle – ce qui est mal parti – , ne suffira pas.