Acharnement judiciaire contre un serveur anti-pass


Rendez-vous lundi 9 mai à 14h au tribunal correctionnel de Nantes



Après que le parquet, portant un dossier vide créé par les flics, ait pitoyablement demandé un report d’audience lors de la convocation du 15 mars dernier, l’heure de vérité sonne pour O. qui fait face depuis 9 mois à un acharnement pathétique des autorités à son encontre.


Petit rappel : été 2021, O. et des camarades organisent à Nantes un collectif pour s’opposer au pass-sanitaire. Très vite, ils et elles vont faire disparaître de la direction du mouvement les réseaux d’extrême-droite qui, en lien avec la préfecture, tentent d’orienter la mobilisation par des mots d’ordre conspirationnistes et réactionnaires.

Création du Comité Nantais pour l’Autonomie des Luttes / KANAL, création de liens avec les professionnels de la santé, de la restauration, des bibliothèques, création de la gazette des terrasses sans pass, actions spectaculaires comme la prise du château des ducs de Bretagne, blocage de la gare de Nantes, déambulation musicale avec le groupe de musique HK et l’artiste Labess, puis en septembre lancement de la grève des serveurs suite aux premières verbalisations à Nantes.

Le mouvement a fait des émules dans tout le pays, et Nantes peut s’enorgueillir d’avoir mis en échec les stratégies de l’extrême-droite et du pouvoir pour piéger la contestation entre un gouvernement “raisonnable” et une rue “complotiste” et “anti-vax” propice au développement de courants crypto-fascistes.

Quelques semaines après un nouveau second tour Macron-Le Pen, il semble que l’analyse que se jouait l’été dernier le départ de la campagne présidentielle était la bonne. Malheureusement le reste du pays n’a pas connu la réussite du mouvement nantais, et dans de nombreuses villes l’extrême-droite a pu prendre la rue, expulser les manifestant-es de gauche et tisser un peu plus sa toile, au grand bénéfice in fine de Macron qui a pu neutraliser l’opposition de “gauche”.

Aujourd’hui le pouvoir (qui continue de protéger les néo-nazis qui, le 31 juillet, ont fait de nombreux blessés en attaquant la manifestation cours saint André) veut faire juger O. pour un délit de lèse majesté : “outrage à symbole national”, sur la base d’un dossier constitué par les services de renseignement où il n’y ni plaignant ni victime. Le parquet auto-saisi de l’enquête met plus de zèle à porter un dossier fait par des policiers anonymes, qu’à poursuivre Wilfried Van Liempt, auteur filmé et revendiqué de violences volontaires en réunion avec armes, laissant au sol un jeune homme victime d’un traumatisme crânien le 31 juillet.

Que le procès relaxe ou condamne notre camarade, une chose est sûre : interdit de manif et de réunions publiques pendant 6 mois de septembre à mars, sa mise à l’écart a clairement fait s’effondrer la grève des salariés de la restauration, dont il était le fer de lance, dans un milieu peu habitué à faire grève. Le pouvoir a donc déjà gagné sur le plan politique et syndical.

Désormais, c’est à la justice de décider si elle ferme les yeux ou non sur les méthodes de voyous utilisées par la préfecture qui a attaqué les éléments progressistes de la mobilisation en soutenant voire en coopérant avec les forces sociales les plus réactionnaires.

Ce procès honteux n’est donc pas le jugement d’un individu, mais bien le symbole clair d’un pouvoir aux mains de gangsters qui ne reculent devant rien pour écraser la contestation sociale.

Le troisième tour social, c’est aussi soutenir les grévistes poursuivis ou réprimés.

En solidarité, et pour montrer qu’aucun de nous n’accepte l’intimidation et les procès pour l’exemple. Rendez-vous, toutes et tous devant le tribunal de Nantes, lundi 9 mai à 14h !

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