«Il va y avoir des morts» : le capitalisme met nos vies en danger


Triple «pénurie » annoncée ces derniers jours dans des services publics essentiels


Santé

De nombreux services d’urgences nocturnes du pays ne sont plus en mesure de tourner correctement et pourraient annoncer dès ce lundi un fonctionnement très dégradé. Dans les services hospitaliers, on prévient déjà que cet été, «il va y avoir des morts» faute de personnel : manque de recrutement, mises à pied et démission à cause des conditions indignes.

Le personnel va combler le manque de moyens en s’épuisant : «On va travailler tous les week-ends de ce mois-là. Et forcément, l’épuisement physique et psychologique du personnel va augmenter avec». Certains hôpitaux recrutent à la hâte des intérimaires. Même de gros CHU de province sont aujourd’hui dans la tourmente, ce qui n’était pas le cas précédemment. Des vies sont en jeu : de nombreuses personnes ne pourront être prises en charge à temps.

Maîtres nageurs

La question de la pénurie de maîtres nageurs sauveteurs (MNS) est plus aiguë que jamais juste avant l’été. Les conséquences de cette pénurie sont lourdes : fermeture de piscines ou de bassins à certaines périodes, difficulté à ouvrir les piscines saisonnières, diminution de l’offre d’enseignement de la natation et de l’aisance aquatique, difficulté à assurer les remplacements…

En cause, le manque de moyen également : «les gars sont payés au lance-pierre» explique un professionnel. Un MNS débutant touche environ 1200 euros nets. Ici encore, des vies sont en jeu.

Éducation

À la suite des concours de l’enseignement, on estime qu’au moins 1000 postes de prof vont manquer à la rentrée. Cela représente des milliers de classes, des dizaines de milliers d’élèves qui n’auront pas de cours dans certaines matières. «C’est une première ! Même si nous ne recrutons pas assez de profs depuis plusieurs années, il ne nous était jamais arrivé d’avoir moins d’admissibles que de places» estime un prof de maths dans Télérama. «Pour essayer d’absorber le manque, les chefs d’établissement vont essayer de convaincre la majorité des enseignants de prendre plus d’heures, et on va recruter des contractuels pas forcément formés».

Sauf que, déjà cette année, dans certains collèges et lycées de banlieue, des classes entières n’ont pas eu certains cours pendant des mois. Macron mise sur le fait que des étudiants désespérés acceptent des postes d’intérimaires sous-payés et précaires, sans formation dans des classes difficiles. Un pari abject. Dans l’Éducation Nationale, le nombre de démissions explose déjà : comment accepter de bosser dans des conditions difficiles, pour à peine plus d’un SMIC, à Bac +5, en se faisant humilier en permanence par son propre ministère ?

Le capitalisme a amené le pays au bord de l’implosion

Tout craque de partout. Les services publics de base, vitaux, ne sont plus assurés. Le clan macroniste le sait parfaitement. C’est d’ailleurs son objectif. Quand tout craque, les capitalistes peuvent privatiser un service public au nom de «l’efficacité». Avec une santé et un enseignement privé, c’est la généralisation d’une société à plusieurs vitesses, avec des soins et des cours de qualité, payants, pour les riches, et la galère pour les autres. Privatisation et précarité à tous les niveaux. Auxquels il faut ajouter le recours aux nouvelles technologies : face à la pénurie de contractuels, l’académie de Nancy-Metz va créer «une brigade remplacement numérique» : des profs chargés d’enseigner à distance par ordinateur. Le dispositif utilisé pendant la pandémie va se généraliser, permettant un enseignement pas cher et de mauvaise qualité par écrans interposés.

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