Il y a 5 ans précisément, Emmanuel Macron venait d’être élu, et choisissait pour le jour de sa prise de fonction de défiler sur un véhicule militaire. Sinistre symbole qui en annonçait d’autres. En ce jour de 2017, nous décrivions, déjà, un président «chef de guerre». Voici notre texte publié à l’époque, il y a 5 ans jour pour jour :
«L’histoire retiendra que Macron a choisi d’être intronisé sur un véhicule militaire, entouré d’une garde prétorienne. Là ou Sarkozy et Hollande avaient choisi, comme leurs prédécesseurs, le confort des voitures de luxe, le nouveau président s’affirme d’entrée de jeu comme un chef de guerre. Curieuse mise en scène assumé de la République en treillis. 14 juillet avant l’heure. Sur fond d’effondrement de la politique classique, c’est donc une guerre à plusieurs niveaux qui est annoncée.
- Guerre intérieure. Avec en ligne de mire le renforcement de l’état d’urgence et de l’impunité policière. Macron annonçait dans l’entre-deux tour comme priorité du mandat l’antiterrorisme, le recrutement de policiers supplémentaires et la volonté d’armer encore d’avantage des forces de l’ordre. Une logique illustrée par le choix d’un préfet particulièrement violent durant le mouvement contre la Loi Travail en guise de directeur de cabinet, et la sélection d’un ancien chef du RAID pour représenter En Marche ! dans une circonscription parisienne.
- Guerre extérieure. Dans la logique impérialiste belliqueuse ravivée par dix ans de Sarkozysme et de Hollandisme, qui ont vu les interventions militaires et les ventes d’armes françaises exploser dans le monde entier. Dynamique que le nouveau président entend bien confirmer voire accentuer.
- Guerre sociale. Fillon avait choqué pendant la campagne en promettant une «Blitzkrieg [guerre éclair] sociale» dès le début de son mandat, en sabrant les acquis sociaux le plus vite possible en utilisant le 49.3 et le passage par ordonnances. Macron compte procéder exactement de la même manière, en imposant dès les prochaines semaines une Loi Travail puissance 10 par ordonnance, pour provoquer un effet de sidération et neutraliser tout mouvement social. Il s’agit clairement, ici, de guerre contre les pauvres.
Vous avez choisi la finance pour éviter la guerre ? Vous aurez les deux.»
Depuis, non seulement Macron a mené les guerres que nous avions pressenties, mais il faut y ajouter la gestion militaro-policière de la crise sanitaire, avec la déclaration «Nous sommes en guerre», qui a précipité l’accélération autoritaire du pouvoir.