La dissolution du « Groupe Antifasciste Lyon et Environ » suspendue !


La bonne nouvelle du jour : nouveau revers pour le gouvernement,
le Conseil d’État désavoue la dissolution de la GALE


C’était pendant la fin du premier quinquennat Macroniste, durant la campagne électorale : au début de l’année 2022, le gouvernement a multiplié les procédures de dissolutions pour faire plaisir aux syndicats policiers et à l’extrême droite. Première salve : contre notre média, Nantes Révoltée, au mois de janvier. Le gouvernement avait finalement reculé face à l’immense soutien que nous avons reçu. Puis contre le collectif Palestine Vaincra, qui dénonce la colonisation israélienne, et enfin contre la GALE – Groupe Antifasciste Lyon et Environs. À chaque fois, il s’agissait d’attaquer et de réduire au silence des collectifs dérangeants par une procédure d’exception. À chaque fois, le gouvernement s’appuyait sur la nouvelle «loi séparatisme» : un concentré de mesures liberticides et islamophobes.

Le 30 mars dernier, la GALE était donc dissoute. Une telle dissolution était inédite : c’était la première visant un groupe de gauche depuis Action Directe en 1982, et la toute première concernant un groupe antifasciste. Les avocats du collectif déposaient immédiatement un recours, dénonçant une attaque contre «la liberté d’expression et de critique». Durant la procédure, auprès du Conseil d’État, «les griefs se sont délités au fur et à mesure» estime leur avocat lyonnais. «Le ministère de l’Intérieur a été très en peine et en difficulté pour arriver à donner du corps à ce qu’il reprochait. Leur position n’était pas tenable et soutenable. C’était le constat que le dossier est vide».

La dissolution évoquait la «provocation à des agissements violents envers les personnes et les biens», avec une vision volontairement floue de cette «provocation» grâce à la «loi séparatisme». Autrement dit, quiconque relaie ou soutien les mobilisations en cours peut être visé. La dissolution évoquait également des «appels à la haine contre les forces de l’ordre». Par exemple le fait d’avoir dit que la police «mutile» et «tue». Autrement dit, avoir énoncé une vérité incontestable, connue et partagée par des millions de personnes.

À l’audience qui a eu lieu le 11 mai, l’avocate du ministère de l’Intérieur s’est répandue à propos du slogan «tout le monde déteste la police», classique des manifestations en France et dans le monde entier, et sur l’expression «ACAB». Comme si cela justifiait une mesure aussi forte et exceptionnelle qu’une dissolution. Dernier reproche : avoir diffusé la photo d’un local d’extrême droite tagué de l’expression «Mort aux nazis». L’avocat du groupe, Maître Forray, expliquait que la GALE «l’assume sans aucune difficulté» et s’étonnait à l’audience : «Vous leur reprochez de qualifier un nazi de nazi !» Il ne fait décidément pas bon dire la vérité et dénoncer l’extrême droite sous le règne de Macron.

Ce lundi 16 mai, c’est donc un camouflet pour le gouvernement. La suspension de la dissolution est une victoire symbolique. «C’est grâce au rapport de force collectif imposé par la lutte qu’une telle décision a pu être arrachée» écrit la GALE, autorisée à s’exprimer à nouveau en tant que groupe, qui ajoute : «ne nous méprenons pas, nous avons gagné une bataille mais une révolution reste à faire». Il y a quelques semaines, le Conseil d’État suspendait également la procédure de dissolution contre le collectif Palestine Vaincra, évoquant un risque pour la liberté d’expression. Face aux attaques liberticides du gouvernement, plus un pas en arrière !


Une cagnotte pour soutenir le collectif face à la procédure est en ligne.

Vous pouvez aussi retrouver notre interview exclusive du GALE dans notre dernière revue disponible ici :

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