Deux policiers brésiliens asphyxient un homme handicapé dans leur voiture


Le gaz lacrymogène peut être mortel


Capture d'écran de la vidéo où deux policiers brésiliens assassinent un homme handicapé dans leur voiture à coups de gaz lacrymogène.

La scène, insoutenable, a lieu dans le Nordeste du Brésil, une région pauvre. Lors d’un contrôle de routine, des agents de police interpellent un homme noir et handicapé de 38 ans, Genivaldo de Jesus Santos. «Ils lui ont demandé de lever les mains et dans sa poche ils ont trouvé des médicaments. Mon oncle est devenu nerveux et a demandé ce qu’il avait fait» raconte le neveu de la victime. Les policiers prétendent qu’il était «agressif». Mais les images filmées par les témoins montent un crime atroce.

Les deux agents jettent l’homme dans leur coffre, commencent à fermer la porte, et l’un des policiers dégoupille une grenade lacrymogène et l’envoie dans la voiture. Alors que l’homme hurle de douleur, en train de s’asphyxier, les policiers appuient sur la porte pour qu’il ne puisse pas sortir. La voiture est littéralement devenue une chambre à gaz improvisée. Les jambes de Genivaldo Santos dépassent, laissant échapper un épais nuage de fumée lacrymogène. Il reste 2 minutes dans le gaz, et arrête de bouger. Une femme crie «ils vont le tuer!». Il sera déclaré mort peu après.

C’est un assassinat délibéré accompagné d’actes de torture sur une personne fragile. Deux ordures en uniforme qui mettent à mort une personne handicapée avec du gaz, la scène ne peut que rappeler un acte nazi. Et elle a eu lieu en plein jour, devant témoins, filmée. La barbarie est toujours là.

La Police routière fédérale (PRF) ose dire dans un communiqué que les agents ont «employé des techniques d’immobilisation et des instruments à faible potentiel offensif». Vu la vidéo, ce n’est pas la première fois que des policiers enferment quelqu’un dans du gaz lacrymogène pour le punir.

Dans la ville de la victime, des barricades enflammées ont été allumées sur les routes, et la colère est immense dans tout le Brésil. Cette affaire atroce montre encore une fois l’extrême dangerosité des policiers, surtout lorsqu’ils se sentent tout puissants. Elle rappelle aussi que le gaz lacrymogène est une arme mortelle. Selon ses conditions d’utilisation, sa concentration, du gaz peut asphyxier, provoquer des malaises, ou tuer quelqu’un. Ce n’est pas un outil anecdotique.


Nous ne diffusons pas ici la vidéo, les images sont extrêmement choquantes.

Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux