Gérald Darmanin est un individu hors du commun : il a réussi à réconcilier les anglais et les français. Un événement qui n’arrive qu’une fois par siècle en moyenne. Des deux côtés de la Manche, tout le monde est d’accord pour dire que c’est un petit agresseur, arrogant, incompétent et menteur. Il n’y a guère que Macron pour lui trouver des qualités.
Après le gazage et le matraquage gratuit de supporters de Liverpool le week-end dernier, lors de la finale de la Ligue des Champions, la police de Darmanin a provoqué une crise diplomatique internationale. Les flics français ont pris l’habitude de tabasser tout le monde gratuitement sans aucune conséquence. Mais chez les anglais, des vidéos de fascistes cagoulés et armés qui gazent des enfants pour rien, ça choque encore.
Après avoir menti comme il le fait après chaque épisode de violences policières, Darmanin a donc rétropédalé hier. Il a dit qu’il était «very sorry». Côté anglais, l’affaire avait pris des proportions incroyables, il fallait calmer le jeu.
Mais l’épisode du stade de France n’est qu’une goutte d’eau dans le palmarès de la police française. Ces dernières années nous avons vu une main arrachée lors d’une fête de la musique, une grand-mère piétinée dans une charge, un jeune homme noyé dans la Loire, du sang sur les trottoirs le long des manifestations, des soignant-es frappé-es et des yeux arrachés. Nous avons vu un père de famille mourir sous le poids de policiers, de Darmanin qui ose déclarer juste après : «Quand j’entends le mot violences policières je m’étouffe». Et cela n’est qu’un minuscule échantillon de l’horreur quotidienne que nous imposent le Ministère de l’Intérieur et ses agents.