4 semaines de campagne législative


Ce soir s’achève une «campagne» législative affolante, avec un président élu par un hold-up électoral, désormais en roue libre totale. Tout va tellement vite qu’un bilan s’impose pour ne pas oublier :


  • Le soir même de l’élection de Macron : au cœur de Paris, deux frères sont abattus par une rafale tirée par policier pour un refus d’obtempérer. Le tireur a mitraillé la voiture avec un fusil d’assaut, une arme réservée à l’antiterrorisme. Les faits sont tellement graves que la justice met en examen le policier pour «homicide volontaire», fait rarissime. Aucune réaction du gouvernement. Aucune remise en cause de l’usage d’armes de guerre contre la population civile.
  • 18 mai : un militant d’extrême droite abat d’une balle dans la tête un homme qu’il ne connaît pas, à Paris. Quelques semaines plus tôt, c’était le rugbyman Aramburu qui était tué par un néonazi déjà poursuivi par la justice. Deux morts en un mois par balle par l’extrême droite. Silence radio du gouvernement.
  • 18 mai : un candidat LREM est présenté en Dordogne alors qu’il a été condamné pour avoir frappé son ex-conjointe. Interrogé à ce sujet, le porte parole du gouvernement déclare que c’est «un honnête homme» et qu’il «ne ne le crois pas capable de violences sur les femmes».
  • 20 mai : Damien Abad, ancien responsable Les Républicains, est nommé «Ministre des Solidarités». Deux femmes l’accusent de viols. L’une d’elle a porté plainte. Il était aussi connu au Parlement pour ses «gestes déplacés». Abad reste ministre. La Première Ministre ment, en disant qu’elle n’était pas au courant des accusations. Dans la foulée, Rachida Dati accuse Gilles Le Gendre, poids lourd LREM, de harcèlement sexuel…
  • 28 mai : lors de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, la police française bloque pendant des heures les supporters de Liverpool. Puis les charge et les gaze, enfants compris. Les images provoquent un scandale mondial et même une crise diplomatique. Gérald Darmanin ment à plusieurs reprises. Il invente notamment «40 000 faux billets» chez les supporters. La crise s’accentue côté anglais, face à des mensonges aussi énormes.
  • 4 juin : une militante écolo interrompt un match de tennis a Rolland Garros pendant quelques secondes pour alerter sur l’urgence climatique. Elle fait 40h de garde à vue. Le même jour, deux enseignants jettent un peu de chantilly sur Jean-Michel Blanquer, ancien Ministre de l’Éducation. 8 heures de garde à vue, poursuites pour «violence aggravée» et sanctions administratives dans leur collège.
  • 4 juin : la police ouvre encore le feu, en plein Paris, pour un refus d’obtempérer. La passagère, une jeune femme de 21 ans, est tuée d’une balle dans la tête. Le tireur a vidé son chargeur au milieu d’une rue passante. Un compte officiel du Ministère de l’Intérieur tweete «La police on vous kiffe». Deux jours après, Macron annonce deux fois plus de policiers sur le terrain.
  • 7 juin : invitée à la radio, la Première Ministre Élisabeth Borne est interrogée par une femme handicapée. Elle explique qu’à cause de la déconjugalisation de l’allocation Adulte Handicapé, elle est dépendante de son mari. Borne répond qu’elle n’a qu’à «reprendre une activité professionnelle». La dame fond en larme face à une réponse aussi inhumaine.
  • 8 juin : face à des urgentistes, la nouvelle ministre de la santé Brigitte Bourguignon refuse de dire qu’il y a une crise à l’hôpital.
  • Le même jour, on apprend que les images de vidéosurveillance du Stade de France, appartenant à la Fédération Française de Football, ont été “effacées”. Peu après, la RATP explique qu’elle a aussi effacé toutes ses images. Quel dommage. Pour couvrir des mensonges d’État ?
  • 9 juin : Macron se déplace à Gaillac pour rattraper cette campagne abjecte, et est interrogé par Laura, une lycéenne : «Vous mettez à la tête de l’État des hommes accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi ? S’il vous plaît répondez-moi». Le lendemain, des gendarmes débarquent dans son lycée pour intimider la jeune femme.
  • «Régime soviétique», «interdiction de couper du bois» : durant des semaines, le gouvernement a tenté de construire un «front républicain renversé» contre la gauche. Aucune critique contre l’extrême droite, mais un déchaînement jamais vu contre la NUPES, qui porte pourtant un projet très conventionnel, le plus dénominateur commun pour pouvoir se dire de gauche. Les mensonges sont tellement énormes que l’AFP est obligée de débunker les attaques.
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