Police : exécutions sommaires, ça s’arrête quand ?


Rafales, tirs dans le dos, impunité


Le soir du second tour de la Présidentielle, au cœur de Paris. Un policier dégaine un fusil d’assaut, une arme de guerre extrêmement puissante, en principe réservée aux situations antiterroristes. La menace ? Un refus d’obtempérer. Une voiture a démarré lors d’un contrôle. L’agent tire une rafale de munitions de mitrailleuse sur le véhicule. Deux frères sont tués sur le coup. Un troisième homme, passager, est gravement blessé.

Deux morts par balles en pleine rue par une rafale policière. Du jamais vu en France depuis des décennies. Pourtant l’affaire ne provoque pas vraiment de remous. Pire, la presse de préfecture s’empresse de dire que le policier était en «légitime défense» et qu’il a eu «peur pour sa vie». Mais les éléments sont tellement accablants que le tireur est mis en examen pour «homicide volontaire», ce qui est rarissime, et laissé libre. Les syndicats policiers manifestent même pour soutenir le fou de la gâchette. Un vrai cauchemar fasciste.

Presque deux mois après, tous les témoins, dont un policier étranger à l’affaire, assurent qu’aucun des agents n’était face à la voiture. Les victimes sont mortes de balles dans le dos, à l’arrière de la tête. Le fou de la gâchette a fait un carton avec son fusil d’assaut. Il a tiré dix fois. Le tireur a menti, ses collègues ont menti pour lui. Deux hommes ont été exécutés sommairement.

Le 4 juin, des policiers à vélo tirent une dizaine de munitions en pleine rue, en plein jour, pour un «refus d’obtempérer» à Paris. Au milieu des passants. La passagère meurt d’une balle en pleine tête. Le conducteur est gravement blessé. Une jeune femme a été tuée parce qu’elle était assise là. Par hasard. Les témoins disent qu’il n’y avait pas de danger. Une autre exécution.

Le 26 mars dernier, un père de famille était tué au volant dans la ville de Sevran. Même motif, «refus d’obtempérer». Là encore, les policiers ont menti. Le tireur a fait feu alors que ni sa vie, ni aucune autre n’étaient en danger. La balle s’est logée dans le dos de la victime.

4 exécutions sommaires en quelques semaine en France, commises par la police. En toute impunité. Et le nombre de tirs à balles réelles explose dans la police française, de même que les tirs de balles en caoutchouc et de grenades dans les manifestations. Désarmer les forces de l’ordre est une urgence vitale. La désarmer concrètement, c’est-à-dire lui retirer les armes de guerre qu’elle utilise pour tirer sur la population. La désarmer politiquement aussi, en lui retirant le pouvoir délirant qu’elle a désormais en France, car c’est la police qui gouverne de fait. La désarmer médiatiquement, en combattant systématiquement les mensonges répandus par les journalistes de préfecture pour justifier les crimes policiers, et salir les victimes. Demain, c’est vous ou vos proches qui peuvent tomber.


Sources :

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