Il y a encore quelques années, lorsque nous entendions parler d’incendies inquiétants au cœur de l’été, cela concernait des contrées méditerranéennes, chaudes et sèches, à la végétation inflammable. Grèce, Portugal, Sud de l’Italie ou Corse. Cela paraissait loin. Désormais, le feu est aux portes de la côte Atlantique française. Il embrase même la Bretagne, l’une des régions les plus tempérées et humides d’Europe !
Les Monts d’Arrée, au cœur de la Bretagne. Il s’agit d’un très ancien massif de montagnes. Au milieu du pays celte, ce sont désormais de petits massifs qui montent à plus de 300 mètres de haut et des valons verdoyants. Une zone verte, boisée, fraîche toute l’année. Depuis hier, 1 400 hectares ont brûlé dans les Monts d’Arrée. Un feu incontrôlable attisé par un vent sec. Les autorités ont procédé à l’évacuation de 500 personnes. Un bombardier d’eau doit intervenir dans la matinée du 19 juillet pour endiguer la progression des flammes. Des zones entières sont carbonisées. Du jamais vu de mémoire bretonne.
La veille, le 17 juillet, un violent incendie a eu lieu près de Nantes. 95 hectares de végétation ont brûlé malgré 500 pompiers mobilisés. Il s’est déclenché à Montrelais, à l’Est de la ville. Des habitants vivant dans des hameaux proches ont dû être évacués. Au total, une vingtaine de feux ont dû être maîtrisés par les pompiers.
Incendie à proximité d’Angers. Un feu de forêt s’est déclaré dans la commune de Vivy, près de Saumur, en Maine et Loire. 180 hectares de forêts ont brûlé lundi 18 juillet. Un centre équestre a été évacué et plusieurs hameaux ont été protégés. Les pompiers continuent de surveiller les lieux pour éviter une reprise d’incendie.
Encore plus inhabituel, un incendie en Normandie. Le 18 juillet, au large des côtes du Nord-Cotentin, le feu a dévoré la lande de Vauville et descend désormais vers la mer, en direction des habitations. Les flammes s’approchaient hier de La Hague, où est stocké le plus grand parc de combustible nucléaire au monde ! Dire que ne sommes pas prêts est bien en dessous de la réalité.
Toujours à proximité de l’Atlantique, 50 hectares sont partis en fumée en Charente-Maritime. Après un incendie maîtrisé le 16 juillet, le feu a repris le 18. Le canadair était reparti vers la Gironde.
Revenons en Bretagne. Dans le département agricole de Loire-Atlantique, la Confédération Paysanne tire la sonnette d’alarme tellement les réserves en eau sont basses. «Il n’y a pas de restriction sur l’eau potable, pour le moment, mais les jours qui viennent seront déterminants» alerte l’organisation. Nous en sommes à évoquer un rationnement de l’eau courante ! Le pays nantais est pourtant réputé pour ses bois, ses bocages boueux, son fleuve et ses rivières, ses marais. Et dire qu’un projet d’aéroport avait prévu de bétonner d’importantes zones humides au Nord de Nantes !