L’Arménie agressée, silence occidental


Un conflit ignoré : explications


Emmanuel Macron aux côtés de Ilham Aliyev, autocrate au pouvoir en Azerbaïdjan qui veut annexer l'Arménie.

Que se passe-t-il en Arménie ? Le petit pays de trois millions d’habitants, riche d’une longue histoire et coincé dans le Caucase entre la Turquie, l’Iran et l’Azerbaïdjan, subit des agressions militaires répétées.

L’agresseur ? L’Azerbaïdjan, État dictatorial trois fois plus peuplé, beaucoup mieux armé et soutenu par la Turquie et Israël. Deux puissances de l’OTAN.

L’Azerbaïdjan veut annexer une région arménienne, le Haut-Karabakh. Cette enclave est reconnue par la communauté internationale comme appartenant au pouvoir azéri mais elle est majoritairement peuplée par une population de culture et de langue arménienne. Sa population était estimée à 150.000 habitants dont 95% se disaient arméniens avant les récents conflits qui ont provoqué des déplacements de population.

Le contrôle de cette zone est l’objet d’attaques régulières. Deux premières guerres juste après la chute du bloc de l’Est. Et une agression en 2020, meurtrière pour le camp Arménien. Des affrontements ont de nouveau éclaté le 13 septembre à la frontière entre les deux pays, faisant 300 morts. Le calme est revenu ces derniers jours, mais la situation reste tendue.

Un État militaire et autoritaire qui attaque son voisin, un pays plus petit que lui, pour s’approprier son territoire. La situation ressemble en tous points à l’attaque russe en Ukraine. Pourtant, l’Occident laisse faire. Il n’y a pas de condamnation internationale, pas d’aide militaire, pas de mobilisation pour soutenir le peuple arménien. La raison est simple, l’Azerbaïdjan dispose de ressources dans son sol, notamment du gaz. Son armée attaque même avec le soutien matériel de la Turquie et d’Israël. Des crimes de guerre sont commis dans le silence complice de l’Union Européenne et de la France.

Ainsi, des soldats azerbaïdjanais viennent de diffuser des vidéos atroces, où ils démembrent une soldate arménienne. Des crimes de guerre, des actes de torture sont recensés. Les populations civiles sont bombardées. L’Azerbaïdjan envoie au front des combattants islamistes venus de Syrie et de Libye. En 2020, des soldats azéris avait déjà filmé l’égorgement d’un vieux paysan arménien dans le Haut-Karabakh, on les entendait alors rire de leur méfait. Mais le camp du bien, le monde civilisé n’y trouve rien à redire.

Un député de Turquie a même menacé cette semaine les arméniens : «Je vous rappelle une fois de plus que la nation turque a le pouvoir d’effacer l’Arménie de l’histoire/géographie». Ravivant le terrible souvenir du peuple arménien : le génocide commis au début du XXème siècle par l’État turc, qui l’a quasiment fait disparaître, tuant les trois quarts de la population de l’époque. Un crime de masse toujours nié par la Turquie.

Ces derniers jours, 8000 habitants ont fui les zones de combat, ce qui va provoquer une crise humanitaire de grande ampleur. Et l’État azéri pourrait relancer des offensives, pendant que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine. L’Union Européenne vient de signer un accord prévoyant de doubler les importations de gaz azerbaïdjanais dans l’Union Européenne.


Prix du gaz contre prix du sang


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