Refus d’obtempérer à géométrie variable


Samedi soir, le président Les Républicains du conseil départemental des Vosges, François Vannson, a été interpellé à proximité d’Épinal alors qu’il était en état d’ébriété au volant. Une enquête a été ouverte pour un possible refus d’obtempérer par le parquet.


François Vannson, qui n'a pas été abattu pour son refus d'obtempérer

Bizarrement, pour ce refus d’obtempérer par un homme ivre qui pourrait potentiellement provoquer un accident, les forces de l’ordre n’ont pas tiré. 14 personnes cette année en France n’ont pas eu la même chance que François Vannson : 14 personnes tuées par balles par la police et la gendarmerie en 2022 dans le cadre de «refus d’obtempérer», parfois sans même être au volant et donc responsables d’aucune sorte de délit.

Selon Vosges Matin, les gendarmes menaient un contrôle routier et François Vannson a été rattrapé par une patrouille, avec un taux d’alcoolémie positif de 0,8 gramme par litre de sang. L’élu se défend : «C’est une histoire de 200 ou 300 mètres. Je me suis garé sur le premier parking que j’ai vu». 200 ou 300 mètres, c’est beaucoup plus que Rayanna, tuée à Paris alors qu’elle était passagère d’une voiture qui n’a fait que quelques mètres lors d’un contrôle de police. C’est plus qu’un père de famille à Sevran, que deux frères au cœur de Paris le 24 avril dernier, ou encore qu’un jeune homme à Nice en octobre : tous abattus pour refus d’obtempérer.

Pourquoi François Vannson n’a-t-il pas subi un tel sort ? Parce qu’il est blanc et âgé ? Parce qu’il circulait dans une belle voiture ? La presse locale ne le dit pas.

En 2017, le Parti Socialiste a voté, sous la pression de syndicats policiers d’extrême droite, une «extension» du principe de présomption de légitime défense, étendant le permis de tuer aux voitures en fuite, notamment. L’effet a été immédiat : une explosion des tirs et des morts. Le parti Les Républicains veut aller plus loin, en armant encore plus la police. Valérie Pécresse évoquait une «présomption de légitime défense» pour les agents et un «électrochoc d’autorité», Eric Ciotti veut un Guantanamo à la française. Un État policier, tant que ces mesures ne s’appliquent pas à eux.


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