Le sable : autre bien commun menacé par le capitalisme


Encore un projet de carrière de sable en Loire-Atlantique : la riposte s’organise


Une carrière de sable

Bientôt des pénuries d’eau, mais aussi de sable ? C’est une question méconnue, mais le sable est aussi un bien commun menacé.

L’industrie utilise massivement ce bien commun dans de nombreux secteurs, en particulier pour la construction: les deux tiers de ce qui est construit est en béton armé, constitué lui-même de deux tiers de sable. Cela représente des volumes astronomiques : 200 tonnes pour une maison individuelle, 30.000 tonnes pour un bâtiment de la taille d’un hôpital. Et l’on construit toujours plus ! La Chine en 4 années a consommé autant de sable que les Etats-Unis en un siècle. L’humanité extrait 50 milliards de tonnes de sable et granulats par an. Dans cette croissance devenue folle, il y a même un risque de pénurie : les écosystèmes marins sont affectés, et certains côtes sont menacées d’érosion. Il y a même des «mafias du sable» liées à l’industrie de la construction. Le désastre capitaliste est partout.

Après Saint Colomban, Saint Sulpice des Landes, Guémené Penfao et Soudan, c’est la petite commune de Grand Auverné près de Chateaubriand, au nord ouest de Nantes, qui est touchée par la folie d’une entreprise privée prête à détruire l’environnement pour quelques intérêts privés. Depuis plusieurs années, les projets de carrière de sable ne cessent de se multiplier en Loire Atlantique.

Des habitant-es et des collectifs comme les Soulèvements de la Terre, La tête dans le sable ou encore le Cri du bocage, alertent sur l’exploitation à outrance du sable et sur l’artificialisation des terres agricoles.

L’exploitation du sous-sol pour extraire du sable a en effet de multiples impacts sur l’environnement, la biodiversité et la santé humaine. Elles polluent l’eau, vident les nappes phréatiques, détruisent le bocage, dégradent les sols et impactent la faune et la flore, rejettent des poussières dans l’air, défigurent le paysage…

La préfecture de Nantes ouvre une enquête publique (obligatoire dans le cadre d’un projet impactant l’environnement) à Grand Auverné pendant un mois à partir du 21 novembre. Notons que cette enquête publique arrive en toute discrétion auprès de la population locale et les communes environnantes, qui seront également impactées par les passages incessants de camions, sans même en avoir été informées ni associées à la réflexion.

Un projet identique a été mis en échec au nord de la Bretagne, dans le magnifique territoire du Trégor. Les décideurs souhaitaient extraire des quantités phénoménales de sable dans la baie de Lannion. C’était une décision d’Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’économie : pomper 250.000 m3 par an de sable coquillier dans la baie, entre deux zones classées «Natura 2000». Après des mobilisations massives de la population locale, «l’arrêt définitif de ses travaux miniers sur la concession» était annoncé le 30 janvier. La lutte paie.

Face à la destruction massive de l’environnement et de la biodiversité, contre l’artificialisation des terres agricoles, contre les projets inutiles et dangereux qui ne cessent de croître, pour défendre la terre et l’agriculture paysanne, organisons-nous !

Un rassemblement est d’ores et déjà prévu à Grand Auverné le samedi 10 décembre à 13h.

À Grand Auverné comme ailleurs, ZAD partout !


À propos des quantités de sable pour la construction : https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-sable-ademe/

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