Pesticides : foutage de gueule à l’échelle européenne

Un épandage de pesticides sur un champ encore vert.

Lundi, lors de la conférence internationale sur la biodiversité, les États s’engageaient à limiter l’usage de pesticides. Les pays Européens s’étaient engagés à une diminution importante de ces produits dans l’Union Européenne dès 2023. Revirement de situation quelques heures plus tard : les 27 États membres de l’Union Européenne demandent “une nouvelle étude d’impact des pesticides” à la Commission. Ce qui repousse l’échéance de 6 mois au minimum.

Après des mois de débats entre pays européens, la limitation des engrais chimique est une nouvelle fois écartée. Au nom de la “guerre en Ukraine” et de la “souveraineté alimentaire”. Le lobby de l’industrie chimique l’emporte.

Comme si l’impact des pesticides sur la biodiversité, les nappes phréatiques, les sols ou encore la santé humaine faisaient encore l’objet d’un débat ! Mais les questions qui inquiètent plus nos dirigeants ne sont pas celles-ci mais plutôt celle du rendement de l’agriculture…

Ainsi, plutôt que de prendre des mesures concrètes pour sauver la biodiversité et l’environnement de la folie humaine, au lieu de s’interroger sur nos modes de consommation et sur nos réels besoins alimentaires, les grands dirigeants européens préfèrent maintenir à tout prix les rendements des multinationales de l’agroalimentaire et des sociétés produisant des pesticides telles que Bayer-Monsanto.

Bayer est une grande société pharmaceutique qui a fait fortune sur la vente de produits phytosanitaires chimiques pour l’agriculture, entendez par là : de pesticides ! En 2018, elle fusionné avec Monsanto qui produit la tristement célèbre marque Round up. Un moyen de se remplir les poches sur les conséquences dramatiques des pesticides sur la santé humaine en vendant ses produits pharmaceutiques, tout en empochant les bénéfices de la vente d’un pesticide dont le lien avec de graves pathologies n’est plus à mettre en doute ! La magie du capitalisme!

En juin 2022, la Commission Européenne présente une proposition de révision de la réglementation sur les produits phytosanitaires, censée réduire de moitié l’utilisation de pesticide d’ici 2030. Sous prétexte de guerre en Ukraine, d’inflation, de crises énergétiques, etc. l’étude de cette proposition est de nouveau repoussée à fin 2023. Le lobby des pesticides CropLife Europe appelait justement à une nouvelle étude d’impact… vœux exaucés !

Par ailleurs, l’Union Européenne reste la première exportatrice de pesticides dans le monde. C’est-à-dire que des multinationale basées en Europe peuvent vendre des engrais toxiques sur le reste de la planète, en particulier dans les pays émergents, peu regardants sur ces engrais les plus dangereux, alors même qu’ils sont interdits sur notre sol. Hypocrisie totale.

Tous les moyens sont bons pour protéger les intérêts des multinationales écocidaires. Mais il n’y a plus de temps à perdre, alors que la biodiversité s’effondre partout, à une vitesse accélérée.


Sources :

Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux