Ils l’ont dit


«C’est une journée à l’initiative des syndicats, organisée par les syndicats. On sait à qui on a affaire. Je préfère avoir un million de gens dans la rue avec une manifestation syndicale, donc un truc cadré, plutôt que 100.000 Gilets jaunes qu’on ne connaît pas et qu’on ne maîtrise pas.»


«C'est une journée à l'initiative des syndicats, organisée par les syndicats. On sait à qui on a affaire. Je préfère avoir un million de gens dans la rue avec une manifestation syndicale, donc un truc cadré, plutôt que 100.000 Gilets jaunes qu'on ne connaît pas et qu'on ne maîtrise pas.»

C’était la déclaration d’un membre du gouvernement Macron en novembre 2019. C’était à la veille des précédentes grèves contre le projet de casse des retraites voulu par Macron. À l’époque, la réforme avait été stoppée par le confinement, sur fond de mobilisations massives.

Il est désormais clair pour tout le monde que les «journées» de grève bien cadrées, même gigantesques, font ricaner les gouvernants. Elles sont ponctuelles, limitées, isolées, font perdre du salaire à celles et ceux qui la font. Pour l’instant, 3 millions de grévistes intimident beaucoup moins le clan Macron que quelques centaines de milliers de Gilets Jaunes déterminés qui paralysaient les grands axes et visaient les lieux de pouvoir en 2018. Il n’y a qu’à voir les processions à Nantes ou Paris, le long de grands axes contrôlés, entourés de policiers, à l’écart des lieux de pouvoir, pour comprendre qu’il s’agit d’un spectacle et pas d’un rapport de force.

D’ailleurs, en 2023 comme lors du précédent mouvement sur les retraites, les ministres de Macron n’arrêtent pas de féliciter «l’encadrement» des manifs par les syndicats et le «calme» des cortèges. Ils utilisent même l’absence d’affrontements comme un gage de «dialogue».

Aujourd’hui, Macron joue son mandat. S’il recule sur les retraites alors qu’il vient d’être réélu, il signe une défaite majeure et se discrédite auprès de ses amis des marchés financiers. Dos au mur, il ne lâchera rien, sauf s’il y est absolument contraint. Pour cela, seul un débordement de la jeunesse, un blocage total de l’économie, une auto-organisation par la base de type Gilets Jaunes voire une explosion émeutière peuvent y parvenir. Et probablement une conjonction de tout cela à la fois. Nous en sommes loin. Le chantier est grand, mais pas impossible tant la rage contre ce gouvernement est immense dans la population.


Source de la citation : https://www.leparisien.fr/economie/retraites/retraites-derniere-tentative-de-conciliation-avant-l-epreuve-de-force-24-11-2019-8200860.php

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