Une militante qui dénonce le génocide Ouïghour convoquée par la police
La présidente de l’Institut Ouïghour d’Europe (IODE), Dilnur Reyhan, s’est vue convoquée par la Brigade de recherches d’Evry-Courcouronnes à la suite d’une plainte déposée à son encontre par l’ambassade de Chine à Paris, comme elle le dénonce dans une tribune publiée dans Politis.
Plainte déposée suite à une action dénonçant le génocide en cours contre la population ouïghour à l’occasion de la Fête de l’humanité en 2022, où l’ambassade chinoise y tenait un stand. Après une campagne réalisée sur les réseaux sociaux, une action symbolique à coup de jet de peinture rouge a été lancée sur l’emplacement de l’ambassade afin d’interpeller sur le génocide en cours. Des manifestant-es avec des pancartes dénonçant les persécutions des Ouïghours se sont aussi posté-es devant le stand du régime totalitaire.
Plus d’un million de Ouïghours ont en effet été déporté-es dans des camps de «rééducation» par le parti communiste chinois, comme l’ont révélé les Xinjiang papers dans le New York Times en 2019, où tortures, stérilisations forcées et bourrage de crâne sont exercés quotidiennement à l’encontre de la population Ouïghour. La définition même d’un génocide. La France a elle-même reconnu et condamné «le caractère génocidaire des violences politiques systématiques ainsi que des crimes contre l’humanité actuellement perpétrés par la République Populaire de Chine à l’égard des Ouïghours» par une résolution de l’Assemblée Nationale du 20 janvier 2022.
La police française, en collaboration avec le ministère public, n’a pourtant aucune difficulté à «oublier» des milliers de plaintes et à procéder à des classements sans suites abusifs et expéditifs, notamment en matière de violences sexistes et sexuelles, ou encore de violences policières…
On ne peut ici que remarquer la réactivité de la police française lorsqu’il s’agit de collaborer avec un régime dictatorial et génocidaire… rien de surprenant finalement au regard de l’histoire de France et de celle de sa police!
À lire : Haitiwaji, G. Et Morgat, R. (2020). «Rescapée du Goulag chinois», Éditions des Équateurs.