đź’§ Victoire au goĂ»t amer : le remplissage de 5 mĂ©gabassines bloquĂ© par le Conseil d’État


Encore un exemple de gestion autoritaire et kafkaĂŻenne par les gouvernants de notre beau pays


Charente-Maritime : après avoir été financées par l'argent public et imposées par la répression, le remplissage de 5 mégabassines interdit pas le Conseil d'État

En Charente-Maritime comme ailleurs, les mĂ©gabassines sont financĂ©es par l’argent public. L’État aide les gros exploitants agricoles Ă  creuser ces immenses lacs artificiels plastifiĂ©s dans le sol, destinĂ©s Ă  pomper l’eau de la nappe phrĂ©atique afin d’irriguer des cultures intensives bourrĂ©es de pesticides. Une aberration Ă©cologique, alors que l’eau est un bien commun prĂ©cieux menacĂ©. Nous l’avons vu avec la sĂ©cheresse historique de l’Ă©tĂ© 2022.

Prenons l’exemple de 5 mĂ©gabassines situĂ©es Ă  La Laigne, Cramchaban et La Grève-sur-le-Mignon : elles ont coĂ»tĂ© 5,5 millions d’euros, financĂ©s Ă  67% par de l’argent public.

Des mobilisations importantes ont eu lieu contre ces projets. Et la rĂ©pression s’est abattue systĂ©matiquement sur les dĂ©fenseurs et dĂ©fenseuses de l’eau. Par exemple, deux personnes avaient Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©es après une enquĂŞte poussĂ© pour avoir «cisaillĂ© et dĂ©coupé» une bâche de la retenue de Cramchaban en novembre 2021. Ces mĂ©gabassines sont imposĂ©es Ă  coup de grenades, de gardes Ă  vue et de procès depuis plusieurs annĂ©es.

Le 5 janvier, ces militants anti-bassines poursuivis sont passés en procès à La Rochelle et risquent une peine de prison avec sursis.

En parallèle, il y a trois jours, vendredi 3 fĂ©vrier, le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française, a confirmĂ© l’interdiction de remplir les cinq mĂ©gabassines. Cette interdiction avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prononcĂ©e, les magistrats se basant sur l’absence d’Ă©tude d’impact sur ces retenues artificielles. Les sĂ©cheresses passĂ©es et Ă  venir, qui ont dĂ©montrĂ© l’absurditĂ© de ces installations, ont aussi dĂ» jouer dans la dĂ©cision. D’ailleurs, les nappes phrĂ©atiques sont actuellement insuffisantes pour permettre de remplir les mĂ©gabassines.

Les exploitants agricoles qui avaient menĂ© l’action en justices n’ont dĂ©sormais plus aucun moyen de recours. La partie est perdue pour les cinq retenues concernĂ©es. Leur reprĂ©sentant a dĂ©clarĂ© Ă  la presse qu’il n’a pas l’intention de reboucher les trous.

En résumé, des projets inutiles et dangereux, accaparant une ressource vitale, sont largement dénoncés y compris par des scientifiques. Ils sont financés par l’État et imposés par la force des gendarmes et de la répression judiciaire. Et tout cela pour être finalement déclarés inutilisables. Le pire est que malgré cette décision de justice, la préfecture de la Vienne, département voisin, a prévu le creusement de 30 mégabassines supplémentaires. Alors même que la mobilisation contre ces projets monte en flèche.

C’est donc une victoire d’Ă©tape au goĂ»t amer, qui ne demande qu’Ă  ĂŞtre amplifiĂ©e lors des prochains rendez-vous pour dĂ©fendre les ressources en eau. Une grande mobilisation internationale est prĂ©vue le 25 mars. RĂ©servez votre week-end !


Une source : https://www.liberation.fr/environnement/bassines-en-charente-maritime-le-conseil-detat-confirme-linterdiction-de-les-remplir-20230204_JAM36M57HNAK5FYHIZSQRY3DMQ/

Pour suivre l’actualitĂ© des rĂ©sistances sur le sujet : Les soulèvements de la terre et Bassines Non Merci

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