En France, toujours aucune réaction à l’escalade militariste

Le Danemark, pays scandinave qui compte moins de 6 millions d’habitants, est traversé par des manifestations antimilitaristes massives. Dans la capitale, Copenhague, plus de 50.000 personnes selon la police sont descendues dans la rue dimanche 5 janvier. Une proportion considérable de la population, réunie à l’appel de syndicats. Les manifestant-es se sont rendu-es devant le parlement pour dénoncer une infamie du gouvernement social-démocrate.
Le pouvoir veut supprimer un jour férié pour financer une hausse massive du budget de l’armée. Comme en France, les autorités veulent mobiliser des moyens énormes pour les militaires, sur fond de tensions géopolitiques et de guerre en Ukraine. Pour cela, il veut supprimer un jour chômé, la «Grande journée de prière», date religieuse célébrée au Danemark depuis plusieurs siècles. Un jour travaillé en plus, c’est d’avantage d’argent dans les caisses de l’État.
Les messages affichés dans cette mobilisations danoise étaient affichés sur les pancartes et les banderoles : «non à la guerre», «non à l’OTAN». «Nous ne pensons pas que de l’argent pour la guerre contribuera à faire la paix» selon un syndicaliste.
Et en France ? Une mesure comparable a déjà été utilisée. En 2004, le gouvernement de droite de Raffarin – qui soutient aujourd’hui Macron – avait supprimé la Pentecôte pour en faire une «journée de solidarité pour les personnes âgées» suite à la canicule de 2003. Un foutage de gueule monumental. La droite faisait payer les travailleurs pour ses propres erreurs : un jour de boulot en plus, soi-disant pour financer le système de santé des anciens. Avec les conséquences que l’on sait : des hôpitaux et des EHPAD dans un état épouvantable, et des riches qui n’ont jamais été aussi riches. Un vol pur et simple.
Le 20 janvier, Macron annonçait un chèque mirobolant en vert kaki : une «loi de programmation militaire» qui prévoit 413 milliards d’euros pour l’armée ces 7 prochaines années, soit 57 milliards par an ! Le budget de l’armée a doublé en 10 ans. Tout ça pour acheter des obus, des canons, des avions de guerre et des moyens de surveillance, ou recruter des soldats. Et cela sans compter les dispositifs de propagande comme le SNU – Service National Universel : plusieurs milliards d’euros pour endoctriner les lycéen-nes dans des casernes militaires.
Pourtant, aucune mobilisation digne de ce nom n’émerge en France, grande puissance impérialiste et militaire. Rien pour protester contre la fuite en avant guerrière et les moyens toujours plus colossaux donnés à l’armée. Aucun questionnement de l’OTAN, ni des logiques belliqueuses de Macron et ses alliés qui nous précipitent vers une guerre mondiale. Les luttes contre l’impérialisme et le militarisme étaient l’une des bases de la gauche il fut un temps. Ce sont des sujets totalement oubliés en France aujourd’hui. Ressaisissons-nous.
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