Le ministre Gérald Darmanin persiste et signe. Nous en parlions il y a quelques jours : il sillonne tous les médias pour parler de sa «maman». Il utilise sa propre mère pour justifier le projet de casse des retraites. Dimanche 5 janvier sur RTL, il répétait pour la énième fois : «Ma maman qui est obligée de travailler jusqu’à plus de 67 ans pour avoir une retraite à peu près convenable».
Il utilisait déjà cet exemple en 2019, au moment de la précédente réforme des retraites de Macron. Cela veut dire que son cabinet et des communicants grassement payés lui disent que cet élément de langage est une bonne idée… Rendez-vous compte. Quelle personne normale peut-être convaincue par cette sortie ?
La question qui se pose spontanément en entendant encore et encore cette phrase, c’est : Gérald Darmanin est-il un énorme mythomane ou un gros rat ?
D’abord, son exemple est un excellent argument contre la réforme des retraites. Qu’une femme de ménage doive trimer jusqu’à 67 ans est effectivement un scandale, qui prouve qu’il faut baisser l’âge de départ en retraite et augmenter les pensions. Donc tout l’inverse de la réforme qu’il veut imposer à la population.
Si Darmanin dit vrai, alors il montre à la France entière qu’il est un radin incapable d’aider ses plus proches. C’est une éthique partagée au sein du peuple : lorsqu’on a les moyens de le faire, on «met la daronne à l’abri», ou les proches dans le besoin. Mais Darmanin, qui a empêché plus de 600.000€ depuis 2017 en tant que ministre, n’est pas capable d’aider sa propre mère. Rappelons qu’au moment des Gilets Jaunes, Darmanin faisait semblant de s’apitoyer que ceux qui «vivent avec 950 euros par mois quand les additions dans les restaurants parisiens tournent autour de 200 euros lorsque vous invitez quelqu’un et que vous ne prenez pas de vin».
Mais Darmanin dit probablement faux. Dans une biographie consacrée au ministre de l’Intérieur publiée en 2021, Anita Hausser et Jean-François Gintzburger expliquaient qu’Annie Darmanin, la «maman» en question, «exerce depuis plus de trente-cinq ans la fonction de concierge de la Banque de France» et qu’elle «est en charge de deux des immeubles de l’immense patrimoine immobilier que l’institution possède dans le quartier du Palais-Royal et de la place des Victoires». Dans les beaux quartiers parisiens. Qui dit vrai ?