L’observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) alerte sur une pénurie de Misoprostol, la molécule utilisée dans les IVG médicamenteuses, dans les pharmacies du Nord et de l’Île-de-France. Ce dernier avait déjà été déclaré «en tension d’approvisionnement» depuis janvier 2023. Cette molécule est pourtant absolument nécessaire : «En France, 76% des IVG sont réalisées par pilule abortive» révèle Médiapart.
Des ruptures de stock qui mettent gravement en péril le droit à l’avortement, car le recours à l’IVG est soumis à des délais stricts. Depuis 2022, l’avortement peut être pratiqué en France jusqu’à la fin de la 14ème semaine de grossesse (soit 16 semaines après le 1er jour des dernières règles), un délai très court par rapport à d’autres pays comme la Suède ou les Pays-bas qui autorisent l’avortement jusqu’à 18 et 24 semaines de grossesse. Cette pénurie provoque inévitablement le report de nombreux IVG et compromet le droit à l’IVG.
Dans la droite ligne de mensonge perpétuel du gouvernement, le ministre de la santé affirmait pourtant deux semaines auparavant qu’aucune pénurie de médicaments n’était d’actualité en France. L’agence nationale de sécurité du médicament relève pourtant que 239 médicaments sont en «tension d’approvisionnement ou en rupture de stock»…
L’État français n’a aucun mal à fournir à sa milice des milliers d’armes de guerre quotidiennement dans tout l’hexagone depuis plus de 3 mois… Il est pourtant incapable de garantir aujourd’hui le droit fondamental à disposer de son corps. Un mépris supplémentaire de la part du gouvernement envers les personnes sexisées qui se confrontent encore et toujours aux discriminations et aux difficultés d’accès aux droits et aux soins.
Presque 50 ans après l’obtention du droit à l’avortement et dans un contexte de montée des anti-IVG partout dans le monde, le combat pour celui-ci reste encore d’actualité. La lutte contre les discriminations de genre et pour l’égalité des droits est loin d’être terminée…