Non ce n’est pas une blague. La scène a été filmée juste après le discours indigne et méprisant de Macron hier soir.
Alors que des milliers de personnes étaient dans la rue et que des barricades brûlaient quelques rues plus loin, Macron était filmé sous plusieurs angles en train d’entonner un chant traditionnel en compagnie d’une bande d’hommes. Des membre de l’association d’extrême droite «Canto» lui avaient proposé de pousser la chansonnette ensemble. Ce qu’il a volontiers accepté.
Peu après, un journaliste du média d’extrême droite Valeurs Actuelles et Le Figaro diffusent la vidéo. Les images sont reprises par des responsables du parti de Zemmour.
«Canto» est une association et une application de chants traditionnels fondée par des néofascistes, qui diffuse notamment des chants militaires nazis, des chants catholiques intégristes ou encore des chansons franquistes. Selon Libération, «Canto» est dirigé par un militant d’extrême droite, un ancien du GUD, et l’un des hommes qui a permis à Eric Zemmour de financer sa campagne.
Il est très difficile de croire au hasard. Macron se déplacerait quasiment seul dans les rues de Paris en pleine révolte, et aurait croisé par hasard ces militants d’extrême droite, venu lui demander de faire une vidéo de chant ? Qui peut y croire ?
Le président ne peut pas se déplacer sans des centaines de CRS qui vident les lieux au préalable, mais ici, il serait fortuitement tombé sur un journaliste de Valeurs Actuelles et le groupe Canto ? Croire que c’est spontané serait d’une profonde naïveté.
C’est donc une mise en scène délibérée. Dans quel but ? Montrer qu’il est «décontracté» et qu’il chante même pendant une contestation historique ? Son équipe de com’ a-t-elle voulu créer un «instant de cohésion avec les français» ? S’agit-il d’un clin d’œil appuyé à l’extrême droite, préparé en coopération avec Canto et Valeurs Actuelles ?
Notons que l’application «Canto» a reçu 40.000€ du ministère de la Culture. Oui, pendant que Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme et veut dissoudre les associations écolos, l’État finance une association néo-nazie.